Dari Couspate: la PME qui marche à grands pas

Après 15 ans d’activité seulement, la PME familiale Dari Couspatea tranché sur sa transmission. Son expérience se veut un cas d’école dans le management familiale. Focus.

Créée fin décembre 1994, Dari Couspate est une société dont l’actionnariat est mené par la famille khalil. A l’âge où beaucoup pensent à quitter la vie active, Mohammed Khalil a lancé son affaire à 57 ans. Après avoir acquis une expérience de près de 35 ans dans la production et la commercialisation de pâtes alimentaires et de couscous, M. Khalil a décidé de s’engager dans l’entrepreneuriat.  Dès le début de l’aventure, il intègre ses deux aînés, Saïda et Hassan, dans la gestion de son projet, dans la perspective de leur passer le flambeau plus tard. En effet, Saida rejoint la société en 1997 où elle structure et prend en charge le Département Administratif et Financier, alors que Hassan débarque en 1999 où il assume actuellement les responsabilités de la direction de la production et de l’usine.Son plus jeune fils, Mohamed Amine, n’a rejoint l’entreprise qu’en 2009, après avoir achevé ses études en France. Il est aujourd’hui directeur de développement.

L’usine de Dari Couspate est installée sur un terrain de 3600 m² au cœur du quartier industriel de l’Oulja à Salé. La construction de l’usine de production a démarré au second semestre 1995 et la production en mai 1996 avec une ligne mixte de pâtes alimentaires et de couscous d’une capacité de production de 6 000 tonnes par an. Jusqu’en 1998, l’essentiel de la production était destiné à des donneurs d’ordres qui commercialisaient les produits sous leurs propres marques de couscous et de pâtes alimentaires. A partir de 1999, la société oriente son activité commerciale principalement sur le lancement et l’implantation de sa propre marque DARI. Cette réorientation stratégique a eu pour résultat une première extension de la capacité de production qui est passée ainsi de 6 000 tonnes en 2000 à 13 000 tonnes en 2001. Grâce à l’engouement rencontré par les produits Dari tant au Maroc qu’à l’étranger, et notamment suite au lancement d’un nouveau couscous à base de semoule d’orge (Saksou Al Belboula), la société augmente à nouveau sa capacité de production en 2003 pour la porter de 13 000 tonnes à 20 200 tonnes par l’acquisition d’une ligne supplémentaire de couscous d’une capacité de 7200 tonnes par an.

En 2005, Dari Couspate est officiellement cotée en Bourse et la marque est sous les feux de la rampe. La notoriété qu’elle a acquise durant cette opération lui a permis de propulser ses ventes. Et pour accompagner ce développement, l’entreprise se trouvait contrainte d’élargir sa ligne de production. D’où l’investissement dans une nouvelle usine dans la zone industrielle de Salé, en 2007. L’introduction en Bourse a également permis à Dari Couspate d’entamer une démarche proactive et agressive à l’export. Ainsi, l’enseigne a adapté son produit pour répondre aux besoins du marché international et encore une fois, la production est arrivée à saturation. Une extension de l’usine a vu le jour en 2009.Cinq ans plus tard, une autre ligne de fabrication a été construite pour qu’au final, l’industrie soit dotée de trois lignes de production de couscous et une de pâtes. Aujourd’hui, la capacité totale de production est estimée à 66.000 tonnes. Quant au marché extérieur, l’export accapare 25% du Chiffre d’affaires et la famille Khalil ne compte pas s’arrêter là.

Il faut dire que l’introduction en Bourse n’avait pas pour seul objectif de financer l’activité de la société, mais aussi aspirait à préparer le terrain à la future transmission. D’ailleurs, après avoir ouvert le capital à hauteur de 30%, la question de la succession est abordée ouvertement, sans tabous en 2010. Ainsi, en 2013, le fondateur répartit les 70% du Capital de Dari Couspate entre l’équipe familiale dirigeante. Cette année, Mohamed Khalil s’est désengagé de la gestion opérationnelle de la société. Il a cédé la direction générale à son fils Hassan et pris la présidence du Conseil d’administration. La deuxième génération, elle, a bénéficié de séances de coaching en vue d’assurer au mieux ses nouvelles responsabilités.

Pour notre experte en management familial, Jihane Benslimane, la transmission dans les PME se déroule selon trois étapes. D’abord, l’orientation, la phase durant laquelle le cédant détermine les objectifs. Ensuite, la réparation, le cédant évalue et prépare en amont l’organisation de l’entreprise, la succession, la prévention des crises, et le repreneur à l’immersion. Et enfin, l’accompagnement du repreneur ou de l’héritier dans ses premiers pas de management. Ceci impliquera aussi la mise en place d’outils permettant d’assurer le bon fonctionnement de la gouvernance tels que : un Code de la gouvernance, une Charte familiale, un Conseil de famille,…

C’est notamment cette approche de transmission qui a été adoptée par Mohamed khalil pour assurer la continuité et la longévité de son entreprise. Aujourd’hui, la deuxième génération marche sur les traces du père.

Kaoutar Khennach

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