Les médias sont appelés à jouer un rôle important pour la promotion de l’approche genre, ont souligné les participants, vendredi dernier à Casablanca, lors d’une table ronde organisée par l’Union de l’action féministe (UAF) en collaboration avec la délégation interministérielle des droits de l’Homme.
Placée sous le thème «le rôle des médias dans l’implémentation des mesures du plan d’action national en matière de démocratie et des droits de l’Homme (PANDDH), relatives aux droits humains des femmes», cette rencontre fut une occasion pour les intervenants de relever les obstacles entravant l’amélioration des conditions de la femme et plus particulièrement, son image au sein de la société.
Il est certes vrai que beaucoup de progrès ont été réalisés dans la promotion de l’image de la femme dans les médias, mais il reste un long chemin à parcourir afin d’atteindre les résultats escomptés, ont convenu les participants.
Prenant la parole, Aïcha Loukhmas, présidente de l’UAF, a mis en garde contre les clichés et stéréotypes qui persistent encore dans la société marocaine. Des clichés qui sont véhiculés par certains médias de presse écrite, de l’audiovisuel privé et par les réseaux sociaux à un moment où la société marocaine a connu une forte dynamique, marquée essentiellement par une forte présence de la femme dans tous les secteurs, a-t-elle insisté.
Pour la militante des droits des femmes, le Maroc a réalisé un grand sursaut en matière de promotion des droits des femmes et ce, au niveau des textes juridiques, mais cela n’a pas été traduit en réalité, vue la prééminence d’une mentalité traditionnelle.
La conférencière a par ailleurs, relevé quelques défaillances du PANDDH, notamment l’absence de mesures qui luttent contre l’impunité ou encore celles portant sur les droits culturels et la divulgation de la culture de l’égalité entre les deux sexes. Abordant dans le même ordre d’idées, Aïcha Loukhmas a fait savoir que son association a mis en place tout un programme visant le renforcement des compétences des journalistes concernant les sujets portant sur le droit des femmes et la lutte contre la violence conjugale et le harcèlement dans l’espace du travail, entre autres.
De son côté, le représentant du département du tutelle, Mouâamou Moulay El Mokhtar, a présenté un exposé détaillé sur le PANDDH et ses objectifs, soulignant dans ce sens que la finalité consiste à renforcer les acquis en matière des droits de l’Homme, instaurer une gouvernance démocratique et intégrer l’approche genre dans les politiques publiques élaborées par les départements ministériels.
Mouâamou a expliqué que la mise en œuvre du PANDDH a nécessité l’adoption d’une approche pragmatique contenant des indicateurs d’impact et de résultat. Il s’agit donc de plus de 50 mesures opérationnelles et efficientes, dotées d’une méthodologie de suivi et d’évaluation.
Par ailleurs, le journaliste Mohamed Koumina a jugé que l’image de la femme dans les médias n’est pas aussi négative comme le prétendent certains analystes. Pour lui, la mission des médias est de faire face à toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et ce, par la dénonciation des pratiques qui vont à l’encontre des valeurs de l’humanité et la lutte contre les idées rétrogrades et passéistes, a-t-il conclu.
Khalid Darfaf