Depuis un bon bout de temps, des nuées de ressortissants subsahariens n’ont pas cessé de submerger les artères d’Agadir, à l’instar de certaines villes du royaume. Ils sillonnent, de fond en comble, ces points de fortes circulations et fusent de toutes parts à quémander aux files des véhicules.
La stature pieuse et le sourire étiré, cachant un profond abattement, ils grommellent des propos tamisés, afin de soutirer des sous à leur vis-à-vis. Au fil du temps, ces infortunés prennent goût à l’aumône de la rue et ne s’en passent plus, au point de lasser, voire agacer les conducteurs, en attente de la délivrance du feu vert.
Certes, il faut bien reconnaître que leur conduite est, jusque-ci, irréprochable, en dépit de ces tendres harcèlements. De même, il y a lieu de faire part du respect dont ils sont traités, conformément aux valeurs d’hospitalité séculaire. D’autant plus que le Maroc accorde des égards de haute teneur humaniste, en mettant en place des mesures avancées en termes d’intégration au profit des immigrés de diverses nationalités africaines.
Ceci étant, il va sans dire que les autorités locales veillent à la mise en avant de ces vertus ancestrales de communion et de cohabitation envers les étrangers en détresse, tout en assurant également la sérénité et la quiétude au sein de leur compatriotes.
Dans ce sens, on appréciera vivement la louable initiative qu’elles viennent de prendre d’évacuer, dans la magnanimité requise, les lieux occupés par ces contingents, du côté de la gare routière. On rappellera pour l’histoire que ces malheureux s’étaient campés au bas des immeubles, dans des conditions piteuses et funestes. Ils s’y entassaient par centaines et dégageaient une image lamentable, tout en s’y installant sans le moindre souci d’hygiène ni de décence.
Après les avoir délogés de ces endroits crasseux, on les recase momentanément dans un espace plus commode, dans le haut Taddart, dans l’attente de leur rapatriement. Il convient d’indiquer, à ce propos, que cette large campagne d’évacuation, fortement approuvée, s’est déroulée dans la correction et la délicatesse, sans aucune atteinte à la dignité des campeurs.
Ces démarches qui n’ont absolument rien de sardonique, ont suscité beaucoup de réjouissance au sein de l’ensemble de la communauté de la ville. Il importe aussi de rendre un vibrant hommage à cette entreprise, alliant savamment les aspects humain et citoyen de cette situation sensible. Le parcours africain dans lequel notre pays s’est résolument engagé ne saurait être altéré par des agissements gauches et approximatifs, Le traitement dont on fait preuve à Agadir en est une belle illustration!