Salma El Badaoui (MAP)
Nul ne peut nier que le transport et la logistique ont joué un rôle de premier plan tout au long de cette période de crise sanitaire du covid-19 qui a obligé presque le monde entier à se confiner. Deux secteurs qui s’avèrent indispensables aussi pour réussir un bon redémarrage de l’économie après l’arrêt brutal qu’elle a subie. Encore faut-il un vrai soutien et accompagnement aux entreprises de ces secteurs qui se sont infligées de sérieux dégâts et se trouvent aujourd’hui confrontées à des défis sans précédent.
Contribuant de 5,1% du PIB, le secteur de la logistique au Maroc a, en effet, réalisé durant ces dernières années un saut qualitatif remarquable et un développement soutenu avec une véritable feuille de route pour la réalisation d’objectifs ambitieux.
Pour continuer sur cette lancée, il s’agit ainsi d’accélérer le développement du secteur logistique au Royaume et de faire de cette année un exercice de renouveau et de poursuite des grands chantiers entamés.
Cette moitié d’année restante devrait être celle de la poursuite de la mise en œuvre du plan national de formation en logistique pour la période 2020-2024. Il est également question de mettre en place un système de labellisation des opérateurs logistiques, appelé à constituer un indicateur de la qualité et du professionnalisme des services logistiques offerts par les opérateurs.
A rappeler, dans ce sens, que le Maroc dispose de toute une stratégie nationale intégrée pour le développement de la compétitivité logistique à l’horizon 2030, laquelle visant à renforcer, accompagner et structurer le secteur logistique dans le pays.
Cette stratégie repose sur plusieurs axes, notamment la mise en place de plateformes qui serviront de zones pour la canalisation et la concentration des flux nécessaires au développement d’une offre de services compétitive et à forte valeur ajoutée.
Aujourd’hui, le défi majeur pour le secteur est d’arriver à initier sa mise à niveau qui a tardé en raison d’agendas divers, souligne dans une déclaration à la MAP l’expert international en transport et logistique, El Mostafa Fakhir, estimant qu’un traitement palliatif sera un bon remède.
Et de poursuivre: “L’effort important de soutien aux entreprises et de la préservation de l’emploi que l’Etat va bientôt mettre en œuvre devra être adossé à une vraie stratégie de mise à niveau sectorielle dont on ne peut plus faire l’économie aujourd’hui”.
Pour cet expert, parmi les enseignements les plus importants de cette pandémie, figure la reconnaissance au niveau national et international que les professionnels du secteur du transport et de la logistique sont des “acteurs clés” en temps de crise.
L’exemple du complexe portuaire de Tanger Med, qui a continué ses activités opérationnelles durant cette crise et avec un haut niveau de services, montre bien que des acteurs logistiques compétitifs peuvent très bien faire face à la crise s’ils y sont bien préparés, a-t-il dit.
Évoquant les effets de cette crise sur l’activité économique nationale dans son ensemble, M. Fakhir a relevé que si les conséquences sont négatives dans l’immédiat, le monde de l’après covid-19 sera plein d’opportunités pour le Royaume qui a prouvé encore une fois, une résilience institutionnelle et sociale importante et qui constitue le socle pour tout développement économique.
Le Maroc commence à voir grand pour ce secteur transversal à tous les autres. Aujourd’hui, l’enjeu de la logistique est majeur, car la crise pose plusieurs questionnements sur le modèle d’approvisionnement de demain, compte tenu de l’instabilité de l’environnement international.