Accorder la priorité à la gestion de la crise sociale et non à son score aux élections

LE PPS AU PARLEMENT: Barassat au chef du gouvernement

La députée Fatima Zahra Barassat n’a pas manqué d’exprimer sa déception de voir le chef du gouvernement n’accorder de l’importance qu’au nombre des sièges que son parti compte remporter en 2021.

Dans une intervention, présentée lundi 19 octobre, au nom de son Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS : PPS), lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale du gouvernement, la députée a rappelé qu’au début de son apparition au Maroc, la pandémie du Corona avait suscité une véritable mobilisation de toutes les couches sociales confondues, gouvernement, parlement et société civile et ce dans le cadre des hautes orientations de Sa Majesté le Roi.

Malheureusement, a-t-elle dit, le gouvernement a fait preuve d’une gestion anarchique. C’est ainsi que les mesures et dispositions prises ont été disparates et fragmentaires, sans aucune touche gouvernementale. L’on a en effet assisté à des gestions sectorielles, sans aucune approche intégrée. Chaque département gérait la crise à sa manière,  sans complémentarité et en dehors d’une vision globale véritable à cours, moyen et long termes.

Une série de mesures «sans précédent» ont été prises, a-t-elle dit, rappelant qu’en l’absence d’un cadre juridique qui protège leur dignité, de nombreuses couches sociales touchées continuent toutefois d’endurer en silence les effets  de cette crise. C’est le cas des artisans, des petits commerçants, des petits agriculteurs et de ceux qui vivent du secteur informel, a-t-elle précisé.

Des mesures ont été prises pour serrer et contraindre ici et là et interdire les fêtes et toutes les autres manifestations pour protéger la santé des citoyennes et citoyens, oubliant toutefois ceux qui travaillent dans ces secteurs, livrés à leur propre sort.

Nombreux d’entre eux n’ont rien trouvé à manger, alors que d’autres sont allés jusqu’à brader leurs matériel et machines pour faire vivre les leurs.

La gestion de la crise de la pandémie par le gouvernement a été choquante. Quant à la communication, elle a été désastreuse avec des décisions brusques et de dernières minutes.

Il est décevant de constater aujourd’hui que le chef du gouvernement, également SG du PJD, n’accorde de l’importance maintenant qu’au nombre des sièges que son parti compte remporter en 2021, a-t-elle souligné, estimant que le débat autour des techniques électorales et en particulier autour du quotient électoral occulte tout simplement les priorités des citoyennes et citoyens.

Le pays fait face à une crise sans précédent et à une situation économique et sociale très précaire et difficile dont seuls les modestes citoyennes et citoyens et les couches vulnérables et exclues paient le prix, a-t-elle rappelé. Ce qui importe pour le moment c’est de débattre des moyens de sortir le pays de cette crise, car les élections ne sont pas une fin en soi mais le moyen de gérer la situation, a-t-elle martelé.

Le gouvernement a encore un an devant lui, une période au cours de laquelle il doit rechercher en premier des réponses aux questions brulantes que se posent les citoyennes et citoyens, a-t-elle indiqué, sachant que le gouvernement ne fait qu’approfondir le fossé entre les citoyens et les institutions de l’Etat.

Et pourtant, les orientations de Sa Majesté le Roi ont été on ne peut plus claires, a-t-elle fait observer. Le chef du gouvernement aurait dû capter les signaux des discours et des orientations royaux, qui portent sur des chantiers structurants précis pour que le pays puisse dépasser la crise, a-t-elle estimé.

Malheureusement les calculs politiciens étroits et la course du chef du gouvernement vers les élections de 2021 ont fait que ce dernier est très loin d’impliquer le gouvernement dans la mise en œuvre de ces chantiers.

Il est vrai que des mesures ont été prises pour la relance de l’économie, mais il est vrai qu’elles manquent de portage de la part d’un gouvernement malheureusement ni uni ni homogène, soulignant que la couverture sociale universelle est un chantier d’une grande importance et qui fait partie de cette catégorie de projets auxquels le PPS n’a cessé de revendiquer pour garantir la dignité de larges couches de la population.

Il ne suffit pas de suivre les discours royaux, il est temps de s’en inspirer et de prendre les mesures requises pour la réalisation des chantiers qu’ils comportent, a-t-elle martelé.

M’Barek Tafsi

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