Appel à la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage

Journée mondiale pour l’abolition de l’esclavage

Trafic de personnes, prostitution forcée, enfants soldats ou encore le travail forcé et asservi, autant d’actes criminels qui font perdurer l’esclavage en se reconfigurant sous de nouvelles formes, alerte l’Assemblée générale des Nations unies à l’occasion de la Journée mondiale pour l’abolition de l’esclavage célébrée le 02 décembre chaque année.

Ces formes contemporaines d’esclavage fleurissent encore, en grande partie à cause de la vulnérabilité exacerbée par la pauvreté, la discrimination et l’exclusion sociale, explique l’organe de l’ONU, estimant à plus de 250.000 le nombre d’enfants exploités aujourd’hui comme enfants soldats dans une trentaine de zones de conflit dans le monde.

Pire encore, un grand nombre des filles enlevées et transformées en enfants soldats deviennent également des esclaves sexuelles.

Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que chaque année, 700.000 femmes, filles, hommes et garçons font l’objet d’une traite transfrontalière et réduits en esclavage.

« On estime à 5,7 millions le nombre d’enfants soumis à un travail forcé et asservi, ce qu’on appelle aussi servitude pour dettes », fait savoir l’AG de l’ONU, estimant à 1,2 million le nombre d’enfants victimes de la traite.

Mal leur en a pris. La traite s’accompagne de l’exploitation commerciale sexuelle d’enfants dont 1 million, essentiellement des filles, sont chaque année forcés de se prostituer, s’est elle indignée.

Tirant la sonnette d’alarme, l’Assemblée générale relève que ces filles sont vendues comme prostituées ou à des fins de pornographie infantile tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

Par ailleurs, selon le rapport du Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences, Tomoya Obokata, des priorités seront adoptées en fonction des approches axées sur les victimes et tenant compte de l’âge et du sexe.

À cet égard, il sera guidé, poursuit la même source, par la résolution 70/1 adoptée par l’Assemblée générale le 25 septembre 2015, intitulée « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 « , qui recense les groupes vulnérables auxquels une aide doit être apportée.

Dans ce cadre, des recherches thématiques sur la réalisation effective du Programme 2030, sont dans la ligne de mire du Rapporteur spécial, notamment supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, ainsi que les objectifs de développement durable particulièrement le travail décent et croissance économique, indique-t-on.

Quant aux conséquences des formes contemporaines d’esclavage sur certains groupes, le Rapporteur spécial a jeté la lumière sur les peuples autochtones, les minorités, les personnes en situation de déplacement, les personnes handicapées, les personnes âgées dans le monde du travail, ainsi que les personnes sans-abri, y compris les enfants des rues.

Le Maroc a, quant lui, délibérément choisi de lutter contre le crime de la traite des êtres humains selon une approche globale et moderniste axée sur la prévention, la protection, la prise en charge et le partenariat.

Le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, avait indiqué, lors de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la traite des êtres humains, que l’ampleur du phénomène, son expansion et sa propagation au niveau international obligent tous les secteurs et organismes à fixer des normes de qualité et précises et à rechercher les bonnes pratiques dans les pays leaders en la matière pour le combattre.

S’attardant sur les statistiques de la Commission nationale chargée de la coordination des mesures ayant pour but la lutte et la prévention de la traite des êtres humains depuis l’entrée en vigueur de loi 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains fin 2016, M. Ben Abdelkader a noté que 17 affaires ont été enregistrées en 2017, contre 80 en 2018 et 151 en 2019.

Concernant les personnes ayant été poursuivies en justice durant les trois dernières années, le ministre a fait savoir que 585 individus, dont 144 femmes et 84 étrangers, ont été mis en examen.

En ce qui concerne les victimes de la traite des êtres humains, M. Ben Abdelkader a fait état de 719 personnes, dont 283 victimes d’exploitation sexuelles, 35 personnes exploitées dans les servitudes et 58 exploitées dans la mendicité.

Les avis de recherches qui ont été émis au niveau national ont atteint 137, a-t-il ajouté, notant que 443 personnes ont été placées en garde à vue.

La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, célébrée par plusieurs pays du monde le 02 décembre chaque année, commémore l’adoption, le 2 décembre 1949, par l’Assemblée générale des Nations unies de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui.

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