L‘information du décès d’Abdelaziz Boualil alias «Aziz Maouhoub» est tombée ce week-end comme un couperet lors du festival national du film de Tanger ! C’est à la fin d’une projection à la salle Roxy dans le cadre du festival que le départ définitif de l’une des figures de proue du cinéma, de la télévision et des planches marocains à l’âge de 81 ans a été annoncé.
Abdelaziz Boualil est décédé, dimanche en début d’après midi, dans une clinique à Rabat, après une longue bataille contre la maladie. L’homme avait consacré une grande partie, voire toute sa vie à l’art, la télévision et plus particulièrement, le théâtre, son premier amour. Il portait bien ce nom «Maouhoub» : le talentueux ! Il avait un charisme, une grâce, une présence, une posture et un talent qui ont été investis dans sa carrière aussi bien riche et diverse. Plus d’un demi-siècle de travail jour pour jour afin de dessiner un sourire et laisser une merveilleuse sensation dans la bouche et les esprits de son public et ses admirateurs.
C’est le 2 mars que le regretté a vu le jour à Marrakech. En 1962, il décroche son diplôme de l’École des acteurs et du théâtre avant de s’aventurer dans le monde de l’art. Le défunt était un visage très connu du grand public marocain. Il a été, entre autres, l’un des artistes militants ayant contribué à la création du Syndicat national des professionnels du théâtre qui porte aujourd’hui le nom de «Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques».
A travers le grand écran et le petit écran, Aziz a eu une place si particulière dans le cœur et l’imaginaire des Marocains, notamment à travers les séries comme la fameuse série «Men dar l’dar», «Chajart zawiya», «Khat rajâa», «Sass». Dans le théâtre comme dans le cinéma, le défunt s’est fait connaitre par sa maîtrise de ses rôles, son enthousiasme, son charisme, mais aussi son sourire serein.
Homme aux multiples talents, le regretté a été décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Wissam Al Moukafaa Al Watania de 2e classe (Commandeur) en 2015. On le savait malade ces derniers temps, Maouhoub quitte à jamais le monde d’ici bas pour rejoindre d’autres cieux. «Que Dieu ait ton âme Ssi Aziz Maouhoub, grand artiste avec son art, son humanisme et ses valeurs !», écrivait la comédienne et actrice, Latefa Ahrrare. «C’était un artiste talentueux et sincère dans ses rôles dans le théâtre comme dans la télévision et le cinéma», témoignait pour sa part le président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques, Bouhcine Messaoud.
Mohamed Nait Youssef
