Et c’est parti pour un mois de jeûne ! Ramadan a franchi les portes des ménages et couvert de joie les cœurs des petits comme des grands. En ce mois où tout épouse le fameux esprit ramadanesque, il faut dire que les Marocains font des pieds et des mains pour que tout s’y déroule dans les meilleures conditions. Une réjouissance qui se répercute sur toutes les activités, notamment dans ce qui se rapporte à la nutrition, pour ne pas dire… la bouffe.
Plus que les autres mois, Ramadan est celui des courses allant à plus d’une ou deux fois par jour ; et avec l’œil plus grand que jamais. Compréhensible ! Après le jeûne, il faut manger. Le corps a besoin d’énergie dans un mois où, du «Neffar» au «Neffar», on est ligoté par le sommeil et rappelé à l’ordre par l’éveil… car «S’hour» oblige.
Les familles se font sciemment pression pour assouvir un appétit pas prêt à se rendre petit. Sans parler des cafés où il n’est pas évident d’y trouver place, une fois le retard enregistré. En gros, quels que soient leurs revenus, les ménages marocains s’investissent corps et âme pour satisfaire leurs caprices communs : manger, se divertir, prier. Et bien sûr, libre à chacun d’en choisir l’ordre.
Il faut dire qu’entre la prière, le manger et le boire puis les sorties du soir, Ramadan a pour beaucoup de personnes, si ce n’est pour tous, gardé son charme d’autrefois. Toutefois, cela est-il vrai ou vraisemblable ? Le mois sacré préserve-t-il ce par quoi il demeure, des années durant, gravé dans la Mémoire collective des Marocains à savoir, ses us éclos avec des générations qui jouissaient de l’art de vivre le Ramadan ?
Se questionner dans ce sens est devenu une nécessité ! Les temps n’ont-il pas tant changé jusqu’à nous avoir poussés à, peu ou prou, abandonner les mœurs qui enjolivaient les Ramadans à l’époque révolue de nos arrières grands-parents et leurs enfants.
Par ailleurs, cet air nostalgique paraît de nos jours en quête d’esprits qui certes, tout en restant attachés à leurs coutumes, peinent à en garder les éléments typiques. À ressortir du tiroir ces pratiques ramadanesques dont la prégnance, à l’image d’autres que la société a sues nonobstant les circonstances garder, aurait ressuscité complètement l’atmosphère douillette regrettée de ce mois intrus de l’année.
Intéressant paraît-il de faire remonter à la surface certains détails enfouis dans les abysses de la nostalgie à travers l’évocation de quelques ingrédients qui constitueraient indéniablement une part importante de l’identité des Ramadans d’antan. Des détails qui font l’objet de cette pincée qui assaisonnerait de nouveau l’avant, le pendant et l’après «Ftour».
Ahmed Mesk