Le moins que l’on puisse dire c’est que Casablanca Finance City (CFC) a fait carton plein : 144 entreprises labélisées CFC dont 43% d’origine européenne et 35% d’origine africaine, 46 pays couverts en Afrique, 3 milliards de dollars d’échange réalisés au total, soit un bond de 80% par rapport à 2015, et 74% des investissements marocains en Afrique en 2017 effectués par des entreprises ayant le statut CFC. Et ce n’est pas tout: CFC est également classée première place financière d’Afrique, devant Maurice et Johannesbourg.
Bientôt, CFC disposera d’une présence physique, huit ans après son lancement officiel. En effet, la place sera logée dans une tour de 27 étages livrée fin 2018. La tour en question abritera, en plus du siège de Casablanca Finance City Authority (CFCA), promoteur et gestionnaire du centre financier de la capitale économique, les locaux de la direction de la supervision bancaire de Bank-Al-Maghrib ainsi que les plateaux bureaux d’une quinzaine d’entreprises CFC. La tour n’étant pas capable d’héberger plus d’entreprises, CFCA a créé une foncière chargé de la construction de deux autres bâtiments mitoyens à la tour de 7 à 8 étages, destinés aux autres entreprises CFC, auxquels s’ajoutera plus tard un troisième bâtiment. La livraison est prévue à l’horizon 2022. À travers la foncière ouverte à plusieurs institutionnels, CFCA compte densifier la zone dans les 3 à 4 prochaines années au cours de la première phase.Elle permettra d’accueillir les sièges régionaux des grands groupe nationaux. Parmi ses groupes, on retrouve BCP et CIMR qui ont déjà lancé les travaux et bientôt Attijariwafa bank et Maroclear.
Créée en 2010, CFC est devenue un «catalyseur de réformes» permettant la facilitation de l’environnement des affaires de ses membres. Le hub financier casablancais a conclu environ 16 partenariats sud-sud actuellement. Une dynamique qui servira à capter, selon le cabinet Mc Kinsey, pas moins de 5,6 trillions de dollars d’opportunités d’affaires sur le continent d’ici 2025. D’ailleurs, CFC vient de signer une convention avec l’Office des Changes qui lui permettra d’assurer le rôle d’interlocuteur vis-à-vis de l’office, et une autre avec la commune de Casablanca qui porte sur la mise en place d’un bureau externalisé de légalisation des signatures et de certification de la conformité des copies à leurs originaux. Les deux partenariats viennent renforcer l’accompagnement «Doing Business» de CFC.
Etant lié à Singapour, Londres, Luxembourg, Montréal, Paris Astana ou encore Busan, CFC prévoit également de multiplier les partenariats avec d’autres centres financiers en Malaisie (pour la finance participative), à Abu Dhabi et en Chine.
Notons qu’en plus des fintechs, des marchés dérivés, du développement de capitaux, CFC s’intéresse également à la finance verte. D’ailleurs CFC est membre fondateur et le premier centre africain à faire partie du Réseau international des places financières vertes et de la finance durable. Rappelons que parmi les 144 entreprises CFC, 70% sont des entités internationales, dont Lloyd’s, Bank of China, The Boston Consulting Group, Africa50, Clifford Chance ou encore Accor. Aujourd’hui, la place compte élargir son statut aux banques/holding offshores et sociétés de négoce via l’intégration de la place Offshore de Tanger au périmètre CFC.
Soumayya Douieb