Coin de l’expert: 3 questions à Farid Mezouar, directeur exécutif de flm.ma

Al Bayane : Quelle a été la réaction du marché boursier après la flexibilité?

Farid Mezouar : Comme nous le pressentions la semaine dernière et lors de nos différentes analyses, le MASI a pris en compte le passage du dirham en mode de change plus flexible. Ainsi, l’indice s’est apprécié de 2,24% lors des 5 séances boursières qui ont suivi la décision de donner plus de flexibilité au dirham. Aussi, des sociétés ayant un profil internationalisé comme Maroc Telecom ont en profité. Ainsi, l’opérateur historique a vu son cours même prendre 6% lors de la semaine dernière.

Comment analysez-vous la communication de Bank Al Maghrib sur ce sujet?

Bank Al Maghrib est dans son rôle pour rassurer sur la pérennité du dirham et donner la confiance aux opérateurs ainsi qu’aux marchés financiers. Il en va aussi de la stabilité générale dont celle du marché des taux. Surtout, plus la crédibilité de la banque centrale est forte, plus elle peut éviter d’intervenir directement sur les marchés. Toutefois, dans l’absolu, seules les données macro-économiques pourront préfigurer de la valeur du dirham, notamment au niveau de la résolution de l’équation du déficit courant structurel.

Est-ce qu’un dirham plus faible peut booster l’export?

Personnellement, je suis sceptique car l’offre exportable marocaine n’est pas très diversifiée et parait peu élastique aux prix, vu que les phosphates, l’automobile et l’agro-alimentaire représentent 63% des exportations. Quant au textile qui représente 15% des exportations, théoriquement, l’écart de prix avec les pays asiatiques dépasse largement le potentiel évoqué de dépréciation du dirham. D’ailleurs, en 2017, la valeur du dirham a baissé de 5,1% par rapport à l’euro sans stimulus particulier de la compétitivité.

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