Conjoncture: les métiers mondiaux portent l’optimisme

La pression s’accentue sur les experts des Finances. C’est ce qui se dégage en tout cas de la dernière note de conjoncture de la Direction du trésor et des finances extérieurs. Pour cause, la faible production céréalière, estimée à 33,5 millions de quintaux, soit le niveau le plus bas depuis le lancement du Plan Maroc Vert.

Comme déjà annoncé par Mohamed Boussaid, la note de conjoncture indique également que l’année 2016 devrait s’inscrire en ralentissement sous l’effet de la faible récole céréalière. Toutefois, le document ne livre pas de précisions en matière de prévision de croissance. Une chose est sûre, les prévisions seront ramenées en dessous de 2%, comme l’avait indiqué le ministre. Cependant, les principaux indicateurs de conjoncture nationaux se ressaisissent, notamment ceux relatifs aux activités non agricoles. Ainsi, le secteur du BTP a poursuivi sa reprise entamée à la fin de l’année 2015 avec une nouvelle hausse de 5,9% des ventes de ciments au terme du premier trimestre de l’année en cours. De même, la production de phosphates s’est nettement améliorée de 10,2% durant le premier trimestre contre une sensible baisse de 12,3% il y a un an, au moment où celle des dérivés s’est légèrement repliée de 1,2%. En revanche, le taux d’utilisation des capacités de production industrielle a accusé une baisse de 3 points par rapport à la même période en 2015. En cause, la situation critique de la S  amir. De son côté, le secteur des transports se maintient en progression comme en témoignent les hausses de 4% du transport aérien et de 3,4% du trafic portuaire. Par contre, le secteur touristique continue à subir un contexte régional toujours tendu avec des reculs de 1,5% et de 1,2% respectivement constatés à fin février au niveau des arrivées de touristes et de la fréquentation des hôtels classés.

Contrairement au tourisme, d’autres indicateurs sont plutôt au vert. Dans un contexte marqué par la maîtrise de l’inflation à 1%, la consommation demeure soutenue par les progressions des crédits à la consommation de 2,3% et des transferts MRE de 4%. Du côté de l’investissement, les importations de biens d’équipement et de demi-produits ont affiché une reprise significative avec des hausses de 17,1% et 10,3% respectivement. De même, le crédit à l’équipement a enregistré au premier trimestre sa première hausse depuis 2012, avec une croissance de 1%. Pour leur part, les dépenses d’investissement au titre du budget général de l’Etat ont enregistré une progression de l’ordre de 14,5% pour atteindre l’équivalent de 37% des charges prévues au titre de la loi de finances 2016. Parallèlement, les échanges extérieurs ont connu une hausse de 2 milliards de DH avec un déficit commercial qui s’est situé à 37,3 milliards de DH. Sachant que les exportations ont augmenté de 2,8%, tirées principalement par la bonne performance des industries liées aux métiers mondiaux du Maroc dont l’automobile (+11,3%), l’électronique (+8,4%), l’alimentaire (+7,4%), l’aéronautique (+6%) et le textile et cuir (+3,2%).

Au niveau des finances publiques, la situation des charges et ressources du Trésor fait ressortir un allégement du déficit budgétaire de 763 millions de DH. Cette évolution résulte de l’amélioration des recettes ordinaires (+921 millions) et de la progression importante du solde des comptes spéciaux du Trésor (+4,4 milliards) et ce, en dépit de la hausse des dépenses globales (+4,6 milliards). Tenant compte d’une accumulation de 1,4 milliard d’arriérés de paiement, le besoin de financement s’est établi à 10,8 milliard contre 19,5 milliard il y a un an. Ce besoin a été couvert par le recours au marché des adjudications pour un montant de 6,6 milliards DH et par les financements extérieurs à hauteur de 4,2 milliards. Résultat : l’encours de la dette totale du Trésor a bondi de 1,9% par rapport à fin 2015. Cette évolution recouvre une augmentation du stock aussi bien de la dette intérieure que de la dette extérieure.

Hajar Benezha

Destruction de 13.000 postes d’emploi

En matière d’emploi, la note de conjoncture fait ressortir que 13.000 postes d’emploi ont été perdus entre le premier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016, recouvrant une destruction de 28.000 en milieu rural et une création de 15.000 postes en milieu urbain. De ce fait, la population active en chômage s’est accrue de 12.000 personnes, portant ainsi le taux de chômage national à 10% contre 9,9% un an auparavant. En milieu urbain, ce taux est passé de 14,3% à 14,6% et en milieu rural de 4,7% à 4,5%. Le chômage s’est situé à 14,7% et 17,5% respectivement parmi les jeunes âgés de 25 à 34 ans et les diplômés, au lieu de 14,1% et 17,3% durant le même trimestre de l’année 2015.

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