De Hassan El Glaoui aux lumières africaines…

Deux belles expositions à ne pas rater au Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain (MMVI). Une première est dédiée à l’une des figures importantes de la peinture et de la modernité artistique marocaine, feu Hassan El Glaoui et une deuxième met à l’honneur l’Afrique et ses lumières.

Placée sous le thème «Sel de ma Terre»,  l’exposition de Hassan El Glaoui, dont le vernissage a eu lieu le 02 avril et se poursuivra jusqu’au 31 août 2019, donnera à voir une dizaine d’œuvres de l’artiste retraçant son parcours depuis ses débuts dans le monde de la peinture aux derniers jours de sa carrière artistique.  Pour ce faire, c’est sa fille, Touria El Glaoui, commissaire de cette exposition, qui a imaginé et pensé ce parcours rétrospectif et thématique sur  la vie et le parcours de son père. Un moment solennel… et un hommage à ce grand peintre. «Je passe à rebours les frontières de l’enfance, me voilà derrière la porte, là où mon père s’affaire en silence dans le merveilleux désordre de l’atelier. Le vrai plaisir est niché à même le sol, derrière les jambes du chevalet.

Je me faufile dans la cache secrète et laisse mon esprit se bercer de mille épopées chevaleresques. Des fantasias de cavaliers blancs ont quitté le cadre du tableau et prolongent en moi leur galop immobile. Instants privilégiés, complicité muette. L’homme peint et l’enfant rêve, à moins que ce ne soit l’inverse», écrivait Touria El Glaoui. Les souvenirs lui reviennent à la mémoire. Dans la première salle, le public découvrira les dates importantes qui ont marqué sa vie et sa carrière artistique en commençant par sa naissance, ses premiers pas dans le monde de l’art,  sa formation académique, son départ pour Paris, ses premières expositions, ses réalisations,  ses succès, son retour au Maroc et sa consécration.

«L’exposition donne à voir des scènes enchantées de cavaliers, peintes avec une fine dextérité dans des compositions éthérées et équilibrées qui créent un style unique et qui fera genre au sein de la tradition de l’art figuratif marocain», souligne Mehdi Qotbi. Hassan El Glaoui n’est pas uniquement un peintre des chevaux. Dans cette exposition, l’œil du public appréciera les premières toiles de l’artiste dans une collection placée sous le thème : «Œuvres de prime jeunesse». A l’âge de 24 ans, à l’école des Beaux-arts de Paris, l’artiste commençait se donnait à la peinture et peinait des portraits des membres de sa famille. «Ce sont des œuvres qu’il a faites sans entraînement ou éducation professionnelle», explique sa fille lors de la visite.

«Le public est appelé à la redécouverte du charmant tempérament pictural d’un peintre passionné qui a placé son art au dessus de tout. Glaoui nous a quittés il y a presque un an en léguant une riche production artistique imprégnée par une sensibilité inouïe qui se voit dans le traitement lumineux des couleurs, dans les traits élancés et fins dépeignant de tendres portraits, des paysages aériens, des natures mortes poétiques et des scènes de chevaux où culminent la beauté de la figuration et la prouesse de la composition», a fait savoir Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.

Par ailleurs, l’exposition dévoile les différentes facettes de la démarche artistique et de la variété de la palette d’Hassan El Glaoui. Du cheval en passant par les portraits de famille, les  natures mortes arrivant aux scènes intimistes, le défunt puise ses inspirations dans son univers et les détails de son quotidien et son vécu. «Grâce à un parcours chronologique thématisé, l’exposition permettra aussi de faire connaître à un plus large public l’autre facette de Glaoui, donnant à voir ses premières recherches picturales et la douceur de ses natures mortes et ses portraits», ajoute Abdelaziz El Idrissi. Le «Sel de ma Terre », pourquoi un tel thème? Touria El Glaoui a souligné que l’âme de cette « expression parle de personnes qui sont très altruistes, très généreuses et c’est quelque chose que mon père était».

En outre, les cimaises du musée abritent une autre exposition intitulée «Lumières d’Afriques» dont le vernissage a eu lieu mardi 2 avril et qui se poursuivra jusqu’au 15 août 2019. Au total, 54 artistes africains exposent leurs œuvres au Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain en hommage au continent africain. Entre installation, photographie, peinture, vidéo, Tchalé Figueira du Cap Vert, Athi-Patra Ruga du Afrique du Sud, Amina Zoubir de l’Algérie, Gastineau Massamba du Congo, Aïda Muluneh Ethiopie et les autres artistes œuvrent par l’art pour présenter une Afrique lumineuse et qui sera le continent du XXIe siècle.

Mohamed Nait Youssef

Related posts

Top