La dernière décennie a été marquée par la dégradation de la situation des finances publiques. L’aggravation du déficit budgétaire est devenue structurelle et a même presque doublé entre 2008 et 2016 passant ainsi de 2,6% à 4,1% du PIB national. Toutefois une atténuation du déficit budgétaire a été observée durant les années 2013/2014 grâce notamment à la baisse de la charge de compensation entrainée par le système d’indexation des prix de certains produits pétroliers.
Le dernier rapport de la DPEF relatif au mois de juin (Direction des Prévisions et des Etudes Financières) retraçant le tableau de bord des finances publiques fait état d’une baisse de 0,9% du solde du budget de l’Etat hors intérêts de la dette durant la période 2000/2007. En fait le tableau de bord des finances publiques retrace l’évolution des différents indicateurs des finances publiques de l’Etat et des collectivités territoriales sur la période 2000-2016. Il trace également, les tendances et les mutations structurelles qui ont marqué les finances publiques ces quinze dernières années, mettant ainsi en exergue l’impact des réformes sur le déficit budgétaire et les changements importants intervenus au niveau des modalités de financement.
Ainsi, après avoir enregistré un excédent de +3,0% en 2008, le solde primaire en % du PIB s’est aggravé d’une année à l’autre pour se situer à – 4,4% du PIB en 2012 avant de se modérer à -1,4% en 2015 et à -1,3% en 2016.
Pour sa part, le solde ordinaire du budget de l’Etat (hors TVA des collectivités territoriales) s’est amélioré en 2016 et en 2015 avec des excédents respectifs de +1,5% et 0,7% du PIB après trois années déficitaires indique le rapport de la DPEF. Entre 2006 et 2010 ce solde a connu un excédent et a représenté +3,8% du PIB en 2008, soit 27,1 milliards de dirhams.
Durant la période 2008/2016, le Trésor a dégagé un besoin de financement annuel moyen de l’ordre de 36,3 milliards contre 13,3 milliards de dirhams entre 2000 et 2007. L’aggravation de ce besoin de financement a été pesante entre ces deux périodes. Elle est passée de 2,6% à 4,2% du PIB entre 2000/2007 et 2008/2016. Ainsi pour combler ce besoin de financement du Trésor, le financement extérieur a représenté un flux net moyen de 10milliards de dirhams entre 2008/2016 et le recours au marché intérieur a porté sur un montant de 26,3 milliards de dirhams soit 3,5% et 3,1% entre les deux périodes considérées.
Par ailleurs, il faut souligner que la maitrise du déficit entre 2013/2014 a permit la maitrise de la dette du Trésor à des niveaux raisonnables, des coûts y afférents et des risques associés. En chiffres, la dette directe du Trésor s’est établie à 64,7% du PIB.
Le constat fait part, par ailleurs, d’un changement important en termes de structure de la dette. La part de la dette extérieure dans la dette publique a enregistré une baisse considérable passant de 53,4% à 37,9% entre 2000 et 2016. De même, le taux d’endettement a été réduit de presque la moitié passant de 29% à 14,1% au cours de la période 2008/2016. Cette performance affichée au niveau du ratio d’endettement s’explique essentiellement par la baisse des taux d’intérêt sur le marché financier international et par la gestion dite active de la dette extérieure.
Néanmoins, l’endettement auprès des institutions internationale notamment la Banque Mondiale) s’est accrue passant de 43,4% en 2000-2007 à 48,7% durant la période 2008-2016.
Par ailleurs, l’encours de la dette intérieure du trésor a baissé sur la période considérée. Les adjudications ont représenté 96% de l’encours total de la dette intérieure.
Fairouz El Mouden