Dératiser Casablanca…à tout prix!

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Déterminée à dératiser Casablanca, sa mairie allouerait 20 millions de dirhams à un prestataire étranger pour ce faire. «Ce sont des opérations que nous faisons mal. Nous dépensons beaucoup, mais les résultats ne sont pas bons. Il faudra désormais les confier à des prestataires externes», avait déclaré Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca, lors de la Session du Conseil d’octobre 2016. C’est donc le « plan B » que l’on a trouvé pour justifier l’inefficacité des équipes communales et des sociétés locales en vue de pallier ce – soi-disant – problème.

Devrions-nous entendre par là que les efforts déployés dans ce sens, au coût de 7 millions de dirhams annuellement, n’ont pas été fructueux puisque les sociétés (une trentaine) spécialistes des 3D (dératisation, désinfection, désinsectisation) ne maîtrisent pas ce qu’elles sont censées maîtriser, les dépenses sont exorbitantes et paradoxalement nous triplons le montant et que nous ne sommes pas capables, par nous-mêmes, de gérer nos petits soucis?

Que faire alors ? Et bien le recours à l’étranger est donc, comme à l’accoutumée, impératif et indispensable, pour concrétiser ce qui est, en réalité, loin de rentrer dans les priorités et besoins de la capitale économique, mais seulement dans les «grandes» orientations pour 2017 de sa mairie. Ne serait-il pas une (més) aventure que de se lancer de telle manière dans ce que la Commune a appelé l’«externalisation des 3D»?

En d’autres termes, dépenser le triple pour un résultat peu probable, est-ce vraiment la solution idoine pour éradiquer des rats dont la présence n’a jamais suscité l’indignation des Casawis?

Si l’intérêt porté à la question – plus ou moins importante certes – est tel, l’idéal serait de doter le Service d’Hygiène de la plus grande métropole du Royaume de moyens sophistiqués et de former les équipes dédiées à l’opération en question. Ce qui réduirait pour de bon le coût annuel élevé de cette opération ; et ainsi, une grande ville comme Casablanca aura possédé ses propres moyens. Le mérite-t-elle ? La réponse est ailleurs.

Toujours est-il que, jusqu’à présent, jamais ne s’est-on plaint par le passé d’une quelconque invasion de rongeurs ! Contrairement à d’autres problèmes, plus prégnants cette fois-ci, car se posant incessamment et ayant tous un lien avec la réputation de la ville et la santé des habitants, notamment ceux des quartiers défavorisés où les odeurs nauséabondes favorisent de plus en plus les maladies respiratoires  sous toutes leurs couleurs.

Rendre la vie meilleure aux Casablancais et aux visiteurs est sûrement une entreprise majeure et une intention à saluer. Mais consacrer 20 millions de dirhams à ce qui n’a jamais causé une gêne, serait une décision démesurée… tout de même!

Ahmed Mesk

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