Le dernier regard de l’ami Abdelkader

Le journaliste, Abdelkader Chabih, un pionnier parmi les meilleurs, a tiré sa révérence vendredi 18 Août à Casablanca. L’annonce de sa mort a plongé la confrérie des journalistes dans un terrible émoi. Si Abdelkader était de ces gens qui fascinaient tellement leur environnement qu’on a tous l’impression d’être plus proche de lui que tous les autres. Najib Rfaif, qui l’avait côtoyé au quotidien «Al Mithak Al Watani» le décrivait comme «doux, solitaire, toujours souriant et d’égale humeur». Chabih, ajoute Rfaif n’avait que des amis. J’en étais un et l’on avait souvent d’interminables conversations sur la littérature et les activités culturelles. Rarement sur la politique».

Abdelkader n’aimait pas regarder en arrière. Il avait horreur du passé. Son regard était fixé sur l’avenir. « En quittant Tanger, après une brillante expérience à Radio Méditerranée, Médi1, je n’ai plus jamais remis les pieds à Tanger. Je ne suis même revenu chercher mon chèque. Je ne voulais pas me remémorer toutes ces belles histoires que j’ai vécues à Tanger à cette époque », m’avait-il confié un jour. Chabih donnait faussement l’idée d’être fragile. Pourtant, il a réussi à vivre à son rythme, selon ses propres convictions et sans concessions.

Accessible, très gentil, bilingue, très cultivé, Abdelkader Chabih avait le sens du partage. Tous ceux qui l’ont côtoyé au début de leur carrière ont retenu de lui l’Art de la simplicité. Pour un homme d’une grande culture, la simplicité était un art, une philosophie, une expression de cette accessibilité qui était sa marque de fabrique. Après 35 ans au service du métier, le journaliste a pris sa retraite et s’est éloigné du microcosme de la presse. Que son âme repose en paix.

«Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons».

Najib Amrani

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