Dialogue social: El Othmani joue à l’équilibriste

Après une longue période d’impasse, un nouveau round de dialogue social a démarré, ce lundi, entre les représentants du gouvernement, le patronat et les quatre organisations syndicales les plus représentatives (l’UMT, la CDT, l’UGTM et l’UNMT).  Si l’ordre du jour a été axé sur la présentation du projet de budget 2018, l’exécution des engagements de l’accord du 26 avril 2011 reste une condition sine-qua-non et un préalable nécessaire pour bien amorcer des nouvelles négociations, estiment les syndicats, considérant que c’est un préalable à la crédibilité de tout le processus.

L’espoir de voir l’actuel round aboutir à des accords qui tiennent compte d’une part des recommandations patronales et des doléances syndicales et d’autre part, de la marge de manœuvre du gouvernement est ainsi réactivé.  Le chef du gouvernement s’est montré rassurant. Le succès du dialogue social doit être garanti, explique El Othmani, puisque le gouvernement n’a aucune intention de se soustraire à ses engagements et insiste sur la nécessaire institutionnalisation du dialogue social.

Le chef de l’Exécutif compte aussi activer tous les mécanismes du dialogue aux niveaux central et sectoriel. Cela doit se faire en préservant d’abord et avant tout,  la compétitivité de l’entreprise nationale, la protection des libertés et des droits de la classe ouvrière, la garantie des équilibres et l’amélioration de la situation des catégories les plus vulnérables, a-t-il fait savoir lors de la réunion avec les partenaires sociaux.

De l’avis de Belarbi, de la CDT, les négociations reprennent après une bonne période d’échec. Pour lui, le respect et l’application des mesures conclues dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011 par le gouvernement constitue un gage de crédibilité et de sérieux et une preuve de responsabilité politique. Viennent ensuite les revendications du cahier revendicatif commun soumis par les trois centrales syndicales au chef de l’Exécutif. L’augmentation généralisée des salaires dans la fonction publique  y figure en tant que priorité, de même que l’unification progressive entre le SMIG et le SMAG et la hausse des allocations familiales. La préservation  des libertés syndicales au Maroc n’est pas en reste. Belarbi n’a pas manqué de rappeler que le projet de loi sur le droit de grève est toujours au Parlement. Il souligne en outre que le dialogue social doit traduire une véritable volonté politique pour aller de l’avant, notamment dans une conjoncture marquée par un climat social un peu tendu.

La présidente de la CGEM, Meriem Bensalah Cheqroun, a mis, quant à elle, l’accent sur l’impératif de préserver la continuité et l’institutionnalisation du dialogue social. A cette occasion, elle a rappelé la contribution du secteur privé dans l’économie nationale. Le privé crée 92% des opportunités d’emploi au Maroc. Pour elle, le patronat a un dossier revendicatif axé, notamment sur l’amendement du code du travail, la promulgation d’une nouvelle loi sur la grève, la flexibilité du marché de l’emploi et la formation professionnelle.

La réunion du lundi 9 octobre a été  consacrée à la présentation  des grands axes du projet de loi des finances 2018. Au menu, figurent également les amendements de la législation du travail et ceux de la loi organique sur la grève. La réforme de la retraite et celle de la fiscalité sont autant de dossiers sur lesquels la négociation risque d’être  houleuse!

Fairouz El Mouden

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