Economie & Finances

La SNTL passe à la vitesse supérieure en Afrique

Logdev Africa, le bras armé de la Société Nationale des Transports et Logistique (SNTL), en Afrique déploie ses ailes. Créée au sein de la zone franche de Tanger, celle-ci porte non seulement les projets de la SNTL en Afrique mais offre désormais le conseil en structuration de projets d’infrastructure de transport et de logistique.

Le besoin en moyens pour ses nouvelles ambitions africaines ont incité la SNTL à prendre contact avec des bailleurs de fonds pour le financement d’études de faisabilité pour ses deux projets lancés en Tanzanie et au Rwanda, et c’est Logdev Africa qui s’en charge.

Pour son projet en Tanzanie, la SNTL accompagne Reli Assets Holding Compagnie (RAHCO), un acteur local en Tanzanie, dans le développement d’un corridor logistique de 1000 km qui relie les installations portuaires Mtwara aux exploitations minières de Mchuchuma et Linganga. Pour ce faire, deux partenaires ont fait appel à la Banque Africaine de Développement (BAD) pour le financement de la structuration du projet qui consiste à faire une analyse réglementaire et légale du projet, l’identification des besoins techniques et logistiques mais aussi les partenaires potentiels et enfin l’analyse de faisabilité financière du projet.

La Tanzanie représente la seconde plateforme logistique en Afrique de l’Est après le Kenya, et dispose de 50 millions de consommateurs potentiels. Un positionnement stratégique qui permet au pays d’être une porte d’entrée pour les économies de la Zambie, la RDC ou encore le Rwanda. «L’intégration dans cette région du monde dépendra fortement des corridors logistiques et ferroviaires reliant le port aux clusters miniers et industriels», indique Anouar Jamali, le fraîchement nommé directeur général de Logdev Africa.

Ceci dit, La SNTL s’est engagée aussi au Rwanda, dans la création de l’Africain Institure of Technology For Supply Chain, le premier établissement dans le pays et sa région, spécialisé dans l’éducation, la recherche et l’innovation en supply chain. Encore une fois, la BAD a été sollicitée. Un fonds indien de cette dernière a été impliqué dans le financement de l’étude de faisabilité du projet, dans le cadre d’une coopération trilatérale Maroc-Rwanda-Inde.

En plus de la BAD, la SNTL bénéficie de l’appui financier de la Banque Islamique de Développement (BID) pour le financement des études de faisabilité d’autres projets de plateformes dans une dizaine de pays en Afrique tels que le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

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Mutandis à la rescousse des jus Marrakech

La Holding d’investissement dirigé par Adil Douiri vient de conclure un accord avec le Groupe Delassus, propriété de la famille Bennani-Smirés, pour acheter la marque «Marrakech», créée par la société Frumat en 1985.

Cette dernière a été elle-même rachetée en 2006 par Delassus à travers sa filiale Citruma. Aujourd’hui, c’est au tour de Mutandis de mettre la main sur ces jus emblématiques afin d’élargir son portefeuille. Le but de ce rachat est de doubler la taille de la marque qui génère déjà en moyenne près de 80 millions de dirhams de chiffre d’affaires.

Les produits de la marque sont présents dans la grande distribution et dans le commerce à proximité. Ces jus, nectars et boissons à base de jus, sont aussi exportés dans une vingtaine de pays. Ce rachat cadre donc parfaitement avec les autres activités du groupe Mutandis, qui tournent autour des biens de consommation courante (détergents, les conserves de produits de la mer et les bouteilles alimentaires).

L’intention d’étendre le business du Groupe à une quatrième ligne d’activité a été évoquée le 6 mars 2017 par Adil Douiri, PDG du Groupe. D’après ce dernier, «La société a atteint une certaine taille qui l’oblige à mobiliser de nouveaux investissements pour pouvoir franchir le pallier suivant. À Mutandis, par contre, l’infrastructure nécessaire au développement de la marque est déjà en place».

La marque de jus Marrakech est en perte de vitesse depuis plusieurs mois sur le marché à cause de la concurrence des Valencia, Miami, & co qui est de plus en plus acharnée. Mutandis dispose de suffisamment d’expérience dans la R&D, le marketing et les relations avec les circuits de distribution, pour accompagner la marque dans son développement.

Dans un premier temps, Mutandis s’est vu attribuer, en janvier dernier, la distribution de la gamme complète des produits de la société Citruma, en plus de la fabrication des bouteilles en plastique. «La phase de la distribution fait partie du processus d’acquisition. Elle nous a permis de mieux connaître l’activité et de nous rapprocher de ses clients. Il nous a fallu aussi cinq mois pour accomplir les formalités juridiques de l’opération», note le PDG de Mutandis.

Le montant de l’opération n’a été communiqué par aucune des deux parties signataires. La seule estimation évoquée est que«les entreprises de produits de grande consommation se vendent en général autour d’un prix équivalent à une année de chiffre d’affaires, déclare Adil Douiri. La transaction a été financée par la dette. Selon des sources sûres, le cabinet Naciri & Associés Allen & Overy, dirigé par Hicham Naciri, est intervenu en tant que conseil juridique de Mutandis sur cette opération, alors que Citruma a été accompagnée par la banque d’affaires Ascent Capital Partners, dirigée par Mehdi Berbich.

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CTM s’accroche

Les acteurs du secteur du transport sont manifestement impactés par le ralentissement de l’activité économique et la CTM n’est pas épargnée.

Si le premier semestre 2016 a été rude pour l’entreprise de transport, celle-ci a pu se rattraper durant le deuxième semestre.  «Il a fallu déployer d’énormes efforts d’amélioration de service et de nos process opérationnels pour atteindre nos objectifs», confie le PDG, Ezzoubeir Errhaimini.

CTM a pu réaliser une progression du chiffre d’affaires de 4%, soit 485 millions de dirhams contre 464 millions en 2015. Et donc une augmentation du bénéfice net de 23% pour atteindre les 67,41 millions de dirhams. Notons que le chiffre d’affaires consolidé a atteint la barre symbolique de 600 millions de dirhams, soit une hausse de 4 points de pourcentage par rapport à 2015, ainsi qu’un résultat net part du Groupe de 69.68 millions dirhams.

Les économies du carburant ont aussi contribué à l’augmentation des résultats. Toutefois, le président de la CTM a d’ailleurs fait le même constat que la Banque centrale ; il doute que les importateurs-distributeurs pétroliers aient répercuté toutes les baisses du cours du baril. C’est donc la baisse de la consommation du parc auto de la compagnie et la conduite économique qui sont à l’origine de l’économie sur le carburant pour le transporteur. L’opérateur explique ce changement au niveau des charges par le rajeunissement de la flotte, l’âge moyen du parc étant de 2,5 ans.

Il faut dire que la CTM investit un peu plus de 100 millions de dirhams chaque année dans l’acquisition de 35 à 40 véhicules ainsi que dans l’infrastructure. La cadence de renouvellement de la flotte de l’entreprise est estimée à 5,5 années quand la durée de vie d’un autocar CTM est limitée à 2,8 années. Et ce n’est pas tout, la CTM finance aussi la rénovation des gares routières en lieu et place des communes.

Quant à l’international qui représentait 25% des revenus de l’entreprise il y a 10 ans, il ne représente que 4% en fin 2016. Une activité qui ralentit de 4 à 5% chaque année, à cause de l’arrivé du low cost aux tarifs agressifs et qui a fait perdre au secteur un grand nombre de sa clientèle qui se sont dirigé vers l’avion. L’autocar se positionne aujourd’hui sur des liaisons point à point pour certaines destinations qui ne sont pas connectées par liaisons directes, et mise sur le positionnement premium.

Autre explication avancée par le management : le retard du secteur est aussi dû au système des agréments sur lequel il est fondé, selon plusieurs experts. Il est impossible pour les entreprises structurées comme la CTM d’étendre leur réseau, ce qui les oblige à rester dans un périmètre prédéfini. La CGEM avait proposé la création d’un fonds d’indemnisation de 900 millions de dirhams pour racheter les agréments à leurs détenteurs. Mais pour l’instant, le projet est toujours aux oubliettes.

Soumayya Douieb

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