Les Etats-Unis claquent la porte de l’UNESCO

Ce jeudi, l’isolationnisme du Président Trump qui, depuis son arrivée à la Maison Blanche, a remis en cause plusieurs institutions internationales, a encore fait parler de lui quand les Etats-Unis, en dénonçant la politique «anti-israélienne» de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture), ont claqué la porte de cette institution et invité cette dernière, dans un communiqué émanant de leur Département d’Etat, à entreprendre «une réforme en profondeur» et à réviser «ses partis-pris anti-israéliens persistants».

Ainsi, après avoir fustigé l’OTAN et après s’être désengagé de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique, Donald Trump s’était attaqué directement à l’Organisation des Nations-Unies en la qualifiant de «Club» où l’on vient «passer un bon moment» et dont l’action reste entravée par une lourdeur bureaucratique. Mais, il convient de rappeler, toutefois, que la décision de quitter l’UNESCO n’est pas imputable à l’isolationnisme du chef d’Etat de la plus grande puissance mondiale mais qu’elle est le couronnement de nombreuses «brouilles» entre ce pays et cette institution. Ces désaccords qui ont surgi, principalement, après  l’acceptation, en 2011, de la Palestine comme membre à part entière de l’instance onusienne, ont été exacerbées quand le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO avait conféré «une valeur universelle exceptionnelle» et enrôlé sur la liste du patrimoine mondial en péril, la vieille ville d’Hébron où résident quelques 200.000 palestiniens et quelques centaines de colons israéliens. Cette ville abrite un lieu saint commun aux deux confessions; à savoir celui que les musulmans appellent «mosquée d’Ibrahim» et qui, pour les juifs, est le « tombeau des Patriaches».

Ayant donc cessé de s’acquitter, dès 2011, de leurs cotisations en se basant sur un texte de 1990 par lequel ils s’interdisent de financer toute agence qui accueillerait des groupes ou organisations ne disposant pas de «tous les attributs internationalement reconnus d’un Etat», les Etats-Unis ont automatiquement perdu leur droit de vote au sein de cette institution.

L’initiative prise par l’UNESCO de déclarer Hébron «zone protégée» avait été qualifiée par les Etats-Unis d’«affront à l’Histoire» et fait dire, début Juillet 2017, à l’ambassadrice américaine auprès des Nations-Unies qu’elle «discrédite encore plus une agence onusienne hautement discutable».

Considérant que «l’universalité est essentielle à sa mission pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence,  par la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine» et bien que le retrait des Etats-Unis ne sera effectif qu’après le 31 Décembre 2018 et qu’entre-temps ces derniers conserveront un statut d’observateur, l’UNESCO «regrette profondément» le retrait des Etats-Unis dira sa directrice la bulgare Irina Bokova qui achèvera cette semaine son deuxième mandat à la tête de l’institution et laissera sa place à l’un ou l’autre des candidats présentés par le Qatar et par la France.

Nabil El Bousaadi

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