Festival Timitar d’Agadir: Aujourd’hui, lever de rideau de la grande fête

C’est aujourd’hui, mercredi 5 juillet, que le Festival d’Agadir souffle sa 14e bougie en grande pompe. En ce début de période estivale, la première station balnéaire du pays sera, durant quatre soirées d’affilée, le point de mire du public de tous bords.

Comme à l’accoutumée, plus de 200 000 personnes prendront chaque jour d’assaut les lieux des spectacles, en particulier, la fameuse place d’Al Amal, idéalement prédisposée à accueillir cette immense vague humaine gaie et guillerette. Le festival Timitar d’Agadir représente, sans nul doute, l’un des rendez-vous phares du champ musical national. Le rayonnement de cette manifestation d’envergure qui s’érige désormais en une rencontre annuelle très attendue, se distingue incontestablement par cette chaleur conviviale, confortée par un choix de programme alliant le chant du terroir à celui de nombreuses contrées de la planète.

En effet, le Festival Timitar a, depuis plus d’une décennie, préconisé la constance dans un créneau dont le slogan s’associe organiquement aux valeurs identitaires de la région amazighe au sein de laquelle viennent se mouvoir et s’émouvoir d’autres expressions musicales universelles. C’est un prolongement organique auquel les organisateurs sont attachés pour assurer cette particularité et au sein duquel les grandes affluences interagissent spontanément. C’est également une réelle synchronisation intellectuelle et culturelle avec une ligne directrice fondée sur les idéaux de l’originalité, de l’ouverture et de l’universalité.

Ce brassage d’artistes du local, qui n’ont rien à envier à leurs homologues de l’Orient ou de l’Occident auxquels on fait appel, constitue, en fait, une parfaite illustration d’une telle option humaniste, autour du verbe et du son, sous toutes leurs formes. Le grand public n’aura – peut-être – jamais assez de côtoyer et d’admirer les sommités amazighes qui sèment, d’ailleurs, l’admiration et la joie, voire le délire parmi les jeunes fans.

Il y a lieu de constater que les préparatifs de cette nouvelle manche ont certainement accusé un certain retard, avec la traditionnelle conférence de presse qui n’a pas eu lieu, à quelques jours seulement du coup d’envoi de l’événement.

Cependant, pour rattraper – peut-être – le temps perdu, on activera encore davantage, durant le festival, les rencontres de presse avec les artistes afin que les journalistes et les intéressés aient l’occasion de se procurer le maximum d’informations. Par ailleurs, il est bien évident que le Timitar a eu le mérite de contribuer pleinement au débat national sur l’amazighité. Il a certainement réussi à défolkloriser la culture amazighe, en la hissant en langue moderne, vivante, riche, appréciée par les amazighophones et leurs invités. Le Festival s’est donc aligné dans le sillage de cet effort national qui s’est couronné par la constitutionalité de tamazight.

De même, le Festival s’est investi dans la dimension de l’universel et ce, en valorisant les richesses linguistiques et culturelles régionales, en plein exercice de la mise en application du grand projet national qu’est la régionalisation avancée. Il est vrai que, à l’instar de la quasi-totalité des grands festivals du royaume, Timitar est maintenu grâce à des personnalités influentes. Après plus d’une décennie d’existence, Timitar peut toujours réfléchir sur la mise en place d’une institution permanente, adoptant ce produit culturel et touristique de gros calibre. Avec le temps, le Festival a gagné en maturité et s’est même transformé en école ayant formé des personnes aguerries, en termes d’organisation d’autres festivals satellitaires. Effectivement, la région du Souss regorge de pôles culturels thématiques de haute facture qui viennent meubler l’espace artistique régional, à travers les différentes zones.

D’autre part, il faut bien dire que le choix d’inviter les mêmes noms repose sur deux raisons essentielles. D’abord, ils ont, sans nul doute, marqué les anciennes éditions et de ce fait, acquis une popularité importante. Ensuite, ils sont toujours d’actualité avec leurs nouveaux albums dans le paysage musical mondial, tout en recherchant un certain équilibre avec des choix qui peuvent paraître un peu exotiques et, à coup sûr, appréciés. Les Rouaïss occupent aussi une place de choix, car on donne beaucoup d’importance au patrimoine ancestral de la culture amazighe qu’on met sous les projecteurs devant des dizaines de milliers de citoyens enthousiasmés…

Saoudi El Amalki

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