Gabon : Incarcération des proches du président déchu

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Deux semaines après le coup d’Etat supposé mettre fin à la dynastie des Bongo qui gouverne le pays depuis plus de cinq décennies en écartant du pouvoir le président Ali Bongo, alors même que le chef des putschistes est lui-même son cousin, le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, a signalé à l’AFP, que Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné du président destitué, Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence de la république et quatre autres personnes proches de l’ancien régime ont « été mises en examen et placées en détention provisoire ».

La liste des griefs qui leur sont reprochés et des chefs d’inculpation qui ont été retenus, comporte, notamment, « corruption », « haute trahison contre les institutions de l’Etat », « détournements massifs des deniers publics », « malversations financières internationales en bande organisée », « faux et usage de faux », « falsification de la signature du président de la république », « corruption active » et, last but not least, « trafic de stupéfiants ». C’est dire que la liste est longue…

Pour rappel, après le dépôt, en 2007, d’une plainte, par une ONG, des juges anti-corruption s’étaient penchés sur les soupçons de détournements de fonds publics qui avaient permis à la famille Bongo d’acquérir « frauduleusement » un important patrimoine immobilier que la justice française avait évalué à « 85 millions d’euros ».

Ainsi, dans le cadre d’une enquête sur les « bien mal acquis », neuf enfants d’Omar Bongo avaient été mis en examen, par la justice française, pour « détournement de fonds publics » et en 2022, le Gabon a été classé 136ème sur 180 par Transparency International pour la perception de la corruption.

A noter, par ailleurs, que quelques heures à peine après le coup d’Etat qui, le 30 Août dernier, avait renversé Ali Bongo, l’un de ses fils avait été arrêté ainsi que cinq hauts responsables du cabinet de l’ancien président et de son épouse Sylvia Bongo Valentin qui, pour «sa « protection » avait été placée en résidence surveillée à Libreville, la capitale du Gabon.

Les perquisitions qui avaient été effectuées au sein de leurs domiciles et retransmises, en boucle, par la télévision nationale, ont montré que les intéressés cachaient, chez eux, des malles et des valises pleines à craquer de liasses de billets de banque.

Si la mise « au secret » de l’ancienne Première Dame, intervenue « en dehors de tout cadre légal » a poussé Maître François Zimeray, un des avocats parisiens du président Omar Bongo, qui l’a assimilée à une « prise d’otage », à déposer plainte, il y a lieu de signaler, néanmoins, que son époux, Ali Bongo, placé en résidence surveillée à Libreville après le putsch, est, désormais, « libre de ses mouvements » et peut même « se rendre à l’étranger » s’il le souhaite, a déclaré, le 6 Septembre, le nouvel homme fort du Gabon, le général Oligui.

Quel sort sera réservé aux proches de l’ancien président Ali Bongo au vu des nombreux chefs d’inculpation retenus contre eux ? Attendons pour voir…

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