L’évolution des prix des carburants entre 2007et 2017 affiche une hausse vertigineuse. Les prix à la pompe n’ont pas cessé d’augmenter avant et après la décompensation. Les informations collectées par le HCP auprès d’un échantillon de distributeurs révèlent des fluctuations plus accentuées d’une période à l’autre.
De toutes les façons, depuis la libéralisation totale des prix des produits pétroliers en 2016, une augmentation de 9,1% a été enregistrée sur le cours moyen des carburants. Afin mai 2018, les prix à la pompe du gasoil ont avoisiné les 10 dirhams contre 7 dirhams le litre au début de 2016. La capacité de stockage reste toutefois limitée à 47 jours d’importation, notamment avec la fermeture de la seule raffinerie du pays. Selon les opérateurs du secteur, le prix de vente du gasoil est constitué de près de 50% du prix d’achat, 35% de taxes et 15% de marges commerciales.
Le constat sur le renchérissement des prix des produits pétroliers au Maroc et leur hausse exagérée depuis la décompensation viennent d’être encore une fois confirmés par les experts du Haut-Commissariat au Plan. Dans une note, le HCP indique que la collecte des prix des carburants est passée d’un mode centralisé à un mode de collecte auprès des distributeurs le 1er et le 16 de chaque mois, par le biais d’une enquête permanente auprès d’un échantillon représentatif des stations au niveau de chaque ville. L’étude en question met l’accent sur l’impact de la variation des cours du pétrole sur l’évolution des prix des carburants depuis leur libéralisation et rappelle que les carburants représentent environ 2,6 % des dépenses des ménages.
L’évolution des prix des carburants entre 2007 et 2017 s’est caractérisée par trois phases principales. La première phase avant 2011 a été caractérisée par une croissance modérée de 0,4%. La seconde phase de 2012 à 2014 affiche une hausse moyenne de 8,3 % des prix des carburants et la troisième phase depuis 2015 renvoie à des fluctuations plus accentuées. Depuis l’année 2016, les prix moyens des carburants ont augmenté de 9,1%.
Forte corrélation des prix à la consommation du gasoil aux cours du pétrole
En 2016, les prix à la pompe du gasoil ont poursuivi leur hausse, s’approchant de la barre des 10 dirhams à fin mai 2018, au lieu de 7 dirhams au début de 2016. Les importateurs ont tendance à augmenter relativement leurs achats quand les prix baissent et réduire leurs importations quand les prix augmentent. Les prix du raffiné sont ainsi déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales précise le HCP.
«Les prix à la consommation du gasoil deviennent très corrélés à partir de 2016 aux cours mondiaux du Brent (93 %), tandis que leurs variations restent, relativement,moins corrélées (90%)», selon le haut-commissariat au plan. Celui-ci explique que les hausses et les baisses des prix du raffiné importé sont répercutées sur les prix internes à la pompe,avec un décalage de 15 jours. Ce décalage tient compte du temps nécessaire pour le transport, le stockage et la distribution. Les baisses et les hausses des cours des produits raffinés ne se répercutent pas exactement sur les prix à la pompe. Selon les opérateurs du secteur, le prix de vente du gasoil est constitué de près de 50% du prix d’achat,35% de taxes et 15% de marges commerciales.
Subventions du gaz butane : une répartition inégalitaire
La répartition des subventions du gaz butane selon les déciles de dépenses témoigne de l’inégalité des gains tirés de la compensation. En 2014, les 20 % des moins aisés n’ont profité que de 13,9% des subventions de gaz butane, au lieu de 26,9% pour les 20 % les plus aisés.
Fairouz El Mouden