On aimerait bien avoir du tourisme de «très bonne santé !», tel que certains confrères ont laissé entendre à propos de la station balnéaire de la capitale du Souss. Mais, en toute franchise, est-ce le cas, à présent?
A dire vrai et sans aucune complaisance à cet égard, on serait encore loin de pousser de tels soupirs de satisfaction. La «bonne santé» du secteur est toujours au cœur du tunnel et peine constamment à en sortir ! Donc, de grâce, si on voudrait rendre service au tourisme dans cette contrée, vouée certes à un avenir florissant, comme le promettait le récent appel royal, tâchons d’invoquer les maux et d’évoquer les remèdes, sans verser dans le satisfecit démesuré. La cité «martyre» est trop chère pour y remuer le fer dans sa plaie blessée par des esclaffées trompeuses!
En fait, mis à part, quelques hôtels qui sont censés se payer le luxe d’atteindre un taux de remplissage oscillant 75%, notamment la chaîne Tikida, avec son Tour Operator et le Royal Atlas, pour n’en citer que ceux-là, la majorité écrasante vivote dans la misère.
Pis encore, la seconde et troisième ligne ne font qu’endurer le calvaire pour joindre les deux bouts. La disparité est si criarde qu’on aurait froid aux yeux d’émettre quelconque assentiment frôlant la dérision.
Face à ces inégalités irritantes, la moyenne du taux d’occupation dont les chiffres rendus publics, en termes d’arrivées semblent en rupture avec la réalité, tend inévitablement à chuter pour tomber pas au-delà de 46%, même si on serait passé à 48%. Faut-il, pour autant, se montrer jubilatoire, jusqu’à prêcher «la bonne santé» d’un secteur en état cliniquement souffreteux?
Antonio Gramsci, le philosophe marxiste, disait un jour : «Allier le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté !». La citation du penseur italien refléterait un peu l’attitude qu’on pourrait scruter envers la situation touristique qui prévaut dans un site balnéaire aussi controversé qu’Agadir. Ne pas trop s’alarmer en cas de débâcle à concéder ni trop glousser lors d’une légère progression à mettre à son actif, serait bel et bien une conduite beaucoup plus judicieuse. Il n’y a pas plus de trois jours, les professionnels à Dubaï ont remué ciel et terre pour avoir «tremblé» du fait que le taux d’occupation ait chu à…72%, alors que leurs homologues canadiens se seraient scandalisés que le leur aurait mordu la poussière à moins de… de 85%.
Vous vous rendez compte, à constater des statistiques aussi éloquents baisser d’un yota, ils n’ont guère l’air d’apprécier leur performance! De quoi s’arracher les cheveux, quand on s’aperçoit qu’on aurait encore le culot d’encenser de convalescence un secteur aussi morbide au sein d’une destination en pleine gestation!