Portant des masques à cause de la pandémie sans, toutefois, respecter les règles de «distanciation» requises mais brandissant, tout de même, des banderoles et des panneaux sur lesquels on pouvait lire «Netanyahou démission !», «La corruption de Netanyahou nous rend malades!» ou encore «Le virus le plus mortel n’est pas le Covid-19 mais la corruption!» des milliers d’israéliens ont investi, mardi soir, les rues de Jérusalem pour dénoncer la politique de leur Premier ministre et exiger sa démission après qu’il ait été inculpé dans diverses affaires de corruption, fraude et abus de confiance.
Mais bien qu’il soit appelé à comparaître devant le tribunal le 19 juillet prochain dans le cadre d’un procès qui avait débuté en mai dernier, le Premier ministre israélien ne sera contraint à la démission que s’il est reconnu «coupable» de l’un ou l’autre des crimes pour lesquels il est poursuivi et pas avant d’avoir épuisé toutes les procédures d’appel ; ce qui, selon la loi israélienne, va pouvoir s’étaler sur plusieurs années.
Benjamin Netanyahou qui nie les actes qui lui sont reprochés et qui a obstinément refusé de démissionner suite à la «chasse aux sorcières» dont il se dit victime, est accusé d’avoir reçu de somptueux cadeaux de la part d’amis milliardaires et de magnats des médias en contrepartie de «faveurs règlementaires».
Mais, outre la corruption, la fraude et l’abus de confiance, les manifestants reprochent, également, à leur Premier ministre, sa très mauvaise gestion de la crise sanitaire car Israël qui compte près de neuf millions d’habitants et qui se vantait, jusqu’à une date très récente, d’avoir bien géré la pandémie, a vu cette semaine le nombre des contaminations, au Covid-19, repartir à la hausse.
Aussi, après avoir cru bon de lever certaines restrictions dès la fin du mois de mai, le gouvernement israélien qui, la semaine dernière, avait recensé plus de 41.200 malades s’est trouvé dans l’obligation de limiter les déplacements de la population en exigeant la fermeture des bars, des boîtes de nuit et des salles de sport.
Considérant, par ailleurs, que 1.400 nouvelles contaminations au Covid-19 ont été recensées durant la seule journée du lundi 13 juillet et qu’au total 368 personnes ont péri des suites du nouveau coronavirus, un communiqué du ministère de la Santé, en date du lendemain, a fait état de la très profonde inquiétude du directeur général du ministère de la santé face à l’augmentation du nombre de cas «graves».
La popularité du Premier ministre israélien ayant été sérieusement écornée ces derniers temps, la manifestation de ce mardi a été organisée par des militants anti-corruption qui qualifient Netanyahou de «ministre du crime» n’étant plus en mesure de diriger le pays dès lors qu’il est appelé, par la Justice, à répondre de ses actes.
Accusé, enfin, de diriger un gouvernement «gonflé et déconnecté» et d’agir sans trop d’empressement pour venir au secours des israéliens en difficulté, Benjamin Netanyahou a promis de mettre en place un «filet de sécurité» destiné à aider les travailleurs indépendants, les chômeurs et les petites entreprises à relever la tête après cette pandémie. Y parviendra-t-il ? Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi