Al Bayane : Quel est le sujet de la semaine?
Farid Mezouar : Pour cette semaine, je pense à Moody’s qui a annoncé avoir modifié la perspective de notation à long terme du gouvernement marocain, passée de positive à stable. Moody’s a aussi confirmé la notation Ba1. La décision de Moody’s reflète le point de vue de l’agence selon lequel le rythme de l’assainissement budgétaire sera plus lent que prévu, ce qui implique un ratio dette/PIB supérieur à la moyenne des pays à note comparable.
Est-ce que cette décision est compréhensible?
Je suis tenté par une réponse à la normande car d’un côté, à fin octobre 2018, les comptes du Trésor, font ressortir un déficit budgétaire en hausse de 1,2 milliard de DH sur un an glissant à 29,7 milliards de DH. Aussi, l’actualisation de la loi de finances 2018 selon le rapport qui accompagne le Budget 2019, fait ressortir un déficit budgétaire de 3,8% du PIB contre 3,6% en 2017. Toutefois, en comparaison avec les 9 premiers mois de 2018, le niveau de déficit budgétaire a reculé de 900 millions de DH.
Quid de l’impact des difficultés budgétaires sur la Bourse?
Contrairement aux attentes, ces difficultés n’ont eu aucun impact sur la Bourse car à fin octobre, le recours au marché des adjudications par le Trésor a atteint un montant net de 23,9 milliards de DH en baisse de 9,1%. En effet, le Trésor a notamment bénéficié de l’augmentation des dépôts de 3 milliards de DH. In fine, les taux d’intérêt, se sont stabilisés à un niveau assez bas avec un 10 ans à près de 3,3%. Toutefois, malgré ce faible niveau des taux, la Bourse semble insensible aux données fondamentales, dépendant essentiellement du manque de confiance des investisseurs et de l’influence des marchés émergents et frontières.