C’est aujourd’hui que ce tient dans la capitale du Souss, une journée d’étude autour de la citadelle mémorable, très communément connue sous le nom en Amazigh «Agadir Oufella».
Une occasion pour les rescapés du séisme de la ville sinistrée, les institutionnels, les chercheurs, les historiens, les experts de diverses sciences et bien d’autres, de jeter l’éclairage sur le passé et le présent de ce monument séculaire. C’est également une belle opportunité pour les uns et les autres de relancer la réflexion sur les moyens et les procédés à entreprendre pour redorer le blason de ce vestige. Il est donc question de ragaillardir la mémoire collective, au cœur de laquelle s’éveille à jamais, cette émotion frémissante, mais pareillement cette nostalgie poignante de ce bout d’histoire altier, résistant encore à l’usure du temps.
On saluera vivement les initiateurs de cette activité, pleinement empreinte de civisme et de pathétisme, envers ce patrimoine épris de gloire antique. Les canons perchés sur les créneaux des remparts de la forteresse hautaine, il y a encore quelques décennies, témoignent de cette épopée magistrale traduisant la bravoure des ancêtres contre les convoitises coloniales.
Malheureusement, cet imposante artillerie a été déracinée de ses lucarnes et mystérieusement volatilisée dans la nature. Il n’en reste qu’apparemment deux qui agrémentent à nos jours, l’entrée de la Wilaya d’Agadir.
Foncièrement munie pour cette action, d’éminents érudits en la matière, la ville d’Agadir aura à décortiquer, par le biais de débats francs et âpres par moments, une architecture datant de quelques siècles écoulés, où la sobriété et l’austérité faisant la loi, surplombant l’océan, du haut du promontoire majestueux. En fait, d’autres bâtisses patrimoniales, par mesure de protection antisismique, font aujourd’hui la fierté de la communauté locale, en particulier la bâtisse de l’hôtel de ville, la préfecture, l’immeuble A, la poste, le secteur administratif…
Certaines anciennes édifications sont actuellement assaillies par la voracité immobilière, d’autres attendent une véritable riposte de la part de toutes les volontés dévouées de la ville, en l’occurrence, le cinéma Salam, guetté par le même sort. D’autres sites se hissent toujours en repères telle l’ancienne Banque du Maroc, moisissent dans les oubliettes sans que la population n’en profite pas. La citadelle d’Agadir Oufella, seul monument de prestige à, quand même, joui d’une certaine restauration quoi qu’indigente, au niveau de l’éclairage, les accès pédestres, le revêtement de la route, le retapage des murailles…
On aurait, sans doute, suggéré la mise en œuvre d’un musée régional qui pourrait renfermer tout ce patrimoine riche et varié. L’ancien bâtiment de la banque du Maroc, entre autres, semble être un lieu tout indiqué pour abriter ce projet chevaleresque. Mais, il va falloir convaincre les responsables de cette institution de cette initiative à caractère universel. Il serait peut-être judicieux de reconsidérer toute cette réflexion de haute portée civique. D’autant plus que les Autorités locales serait, à coup sûr, partante pour cette embellie historique qui ne fait que revigorer l’orgueil Soussi pour des conquêtes resplendissantes d’avenir. «Le passé a toujours été un déclic atomiseur pour l’avenir», disait à l’époque, le fils du bercail, un certain Cheikh Al Mokhtar Soussi, auteur du célèbre «Al Maasoul».