Le Conseil de Sécurité adopte une résolution exigeant un cessez-le feu immédiat à Gaza

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

 La communauté internationale a poussé, ce lundi, un grand « Ouf » de soulagement en apprenant que, cinq mois après le déclenchement de la « guerre de Gaza », le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations-Unies est parvenu à adopter, par 14 voix, une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération inconditionnelle de tous les otages.

Cette résolution qui souligne, en outre, la nécessité urgente « d’élargir le flux » d’aide vers l’enclave palestinienne assiégée, depuis cinq mois, par l’armée d’occupation israélienne a pu être adoptée car, en s’abstenant de participer au vote y afférent, les Etats-Unis n’y ont pas opposé leur véto comme ils l’ont toujours fait depuis le 7 Octobre.

Dans le texte de cette résolution, il est, également, précisé qu’en se déclarant « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza », les 10 membres non-permanents du Conseil de Sécurité, ont pris note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, afin d’aboutir « à la cessation des hostilités », d’ « obtenir la libération des otages » et d’ « accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire ».

Aussi, en se félicitant, sur « X » (ex-Twitter), de l’adoption de cette résolution « très attendue sur Gaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé qu’elle « doit être mise en œuvre » de toute urgence et que tout « échec serait impardonnable ».

En prenant la parole après l’adoption de cette résolution, l’ambassadrice et représentante permanente des Etats-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a « justifié » la non-participation de son pays au vote de ladite résolution par le fait qu’un cessez-le feu aurait pu avoir lieu « il y a des mois » si le Hamas avait été « prêt » à libérer les otages et exhorté, en conséquence, les membres du Conseil de Sécurité à contraindre le mouvement de la résistance palestinienne à « accepter » cet accord « sans (aucune) équivoque ».

En considérant, de son côté, que « l’adoption de cette résolution démontre que le Conseil de Sécurité peut encore agir lorsque tous ses membres font les efforts nécessaires pour s’acquitter de leur mandat » mais en déplorant, néanmoins, que « le silence du Conseil de Sécurité » soit devenu « assourdissant », Nicolas de Rivière, l’ambassadeur et représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies, a estimé qu’ « il est grand-temps » pour que « le Conseil contribue à trouver une solution à cette crise » et, en soulignant l’importance de la solution dite « à deux Etats », a tenu à préciser, enfin, qu’« après  le Ramadan, qui se termine dans deux semaines, [le Conseil] devra établir un cessez-le-feu permanent »   

Mais si Riyad Mansour, l’Observateur permanent de Palestine à l’ONU, a estimé que le calvaire des palestiniens doit immédiatement prendre fin et regretté qu’avant que le Conseil de Sécurité puisse exiger un cessez-le-feu immédiat, il a fallu, tout de même, que plus de 100.000 palestiniens soient tués et mutilés et déploré que les survivants des palestiniens de Gaza, dont un grand nombre ont été enterrés sous les décombres de leurs propres maisons, vivent dans un contexte de grande famine, le représentant de l’Etat sioniste, Gilad Erdan, s’émeut encore du fait que le Conseil de Sécurité n’a toujours pas condamné « le massacre du 7 Octobre » et feint d’ignorer que celui dont sont victimes les palestiniens depuis plus de 7 décennies est toujours impuni. 

Il est vrai que l’adoption de cette résolution pourrait ouvrir la voie à la paix dès lors que l’occupant sioniste et son protecteur américain ne sont plus en mesure de cacher à la communauté internationale l’étendue des souffrances et des persécutions infligées aux palestiniens mais attendons pour voir…

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