Le Grand Froid !

Un froid de canard sévit actuellement dans les régions du Grand et Moyen Atlas du royaume, à l’instar de nombre de contrées, à travers les coins du monde. La chute des températures a occasionné ces temps-ci, de fortes rafales de vent glacial et de neige qui obstruent les accès et asphyxient les flux circulatoires. De même, la gelée givrée parsème les faubourgs reculés et inonde les foyers précarisés, aux confins des montagnes et campagnes accablées sous les atrocités des conditions atmosphériques. En fait, alors que des compatriotes se mettent au chaud en ces moments de gel, grâce aux moyens de réchauffement dont disposent les ménages citadins fortunés, leurs concitoyens se pétrifient de glace déchirante, blottis dans leur masure dépecée. Des localités perchées sur les promontoires rocailleux grelottent sous une réelle banquise, sans couvertures ni chauffages. Dans la foulée, on se rappellera les patelins montagneux, installés dans les sommets enneigés ou encore les cuvettes découvertes où des taudis s’effilochent sous les effets de la grêle et l’austérité du climat. On pensera également aux petits écoliers qui parcourent des kilomètres à pieds dans les prairies sauvages, en tremblotant de froid dans des classes éventrées, à la merci des souffles de vents arctiques.

 L’injustice sociale et spatiale dans tous ses éclats ! Il est donc question de remédier à tout cela. Il faut dire, à cet égard, qu’un certain nombre de patelins enclavés est pareillement concerné par cette campagne de sauvetage de grande envergure. D’autre part, il importe de doter ces populations sinistrées de moyens pour lutter contre le froid, sans oublier les écoles et les internats, en particulier, qu’il va falloir doter de système de chauffage. A ce propos, il urge de mettre sur pieds un programme, durant toute cette période hivernale, en direction des habitants se trouvant dans ces lieux laissés pour compte. Il est inacceptable de continuer à apprendre que des êtres humains meurent encore de froid dans notre pays. Le droit à la couverture contre le froid est aussi un droit capital, parmi les droits de l’homme que la nation ne cesse de mettre en avant, dans le sillage du processus démocratique. Car, le froid, dans nombre de parages dépouillés du territoire national, menace la vie des êtres humains, enfouis dans la privation et le dénuement mortels.

 Il y va aussi de l’image d’une nation résolument tournée vers la justice sociale et les droits humains. En ce temps crucial, la vertu de solidarité aura plus que jamais, le sens de l’humanisme, pour assurer l’équilibre social et la cohésion territoriale. A cet égard, on aura apprécié non sans fierté, la réaction prompte et hautement paternaliste du Roi, en direction des populations en détresse face à ce malaise naturel en particulier en zones très touchées du territoire. L’opération baptisée « Grand Froid », lancée par le Souverain qui consiste à venir en aide à des familles rurales,  par le biais d’« un important dispositif humain et logistique ». L’effort de l’Etat devrait être accompagné d’actions de les composantes de la société, en terme de couvertures, d’habits et denrées alimentaires, à l’adresse des zones frappées par le froid glacé, notamment Azilal, Khénifra, Ida Outanane, Midelt, Taza, Haouz… Il va sans dire que ces coups de cœur dont se distingue l’exemplarité nationale, pendant les moments de chevalerie humaine, devraient, en effet, s’acheminer exclusivement vers les populations nécessiteuses, sans tentative de déviation indigne.

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