Le Maroc célèbre Les Trois Glorieuses

Une date phare dans l’Histoire du Maroc

Les trois Glorieuses. Trois jours de fêtes successifs que le Maroc indépendant a immortalisés pour mémoriser l’épopée marquée par la symbiose entre feu Sa majesté Mohammed V et le peuple marocain, qui allait précipiter la fin du protectorat au Maroc.

Tout avait été pensé, à l’époque, pour célébrer le retour du Roi et donner à l’événement tout l’impact réel et émotionnel et lui confère un sens gravé dans la mémoire collective.

C’est le 16 novembre, baptisé «jour du retour», que feu Mohammed V est revenu au pays, une date qui n’a pas été laissée au hasard puisqu’elle correspondait à l’anniversaire de son intronisation en 1927, après le décès de son père, le sultan Moulay Youssef.

Le Roi avait associé son retour à la victoire d’une Nation et à sa renaissance, obtenue par des années de résistance et de soulèvement contre l’occupation coloniale, notamment après son exil forcé le 20 août 1953.

Aussi, c’est pour forcer la main de la France que le défunt roi a autoproclamé l’indépendance lors de son discours du 18 novembre 1955, et prolonger la fête du retour par la fête de «l’inbiâat» (la renaissance d’un peuple et d’une nation). Ce qui avait donné lieu aux «Trois Glorieuses».

Le monde aura retenu cette phrase du Souverain : «Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du protectorat et l’avènement de la liberté et de l’indépendance»…

Des moments les plus épiques de l’Histoire du Maroc

C’est là toute la signification d’un pays en fête, qui durera des semaines et des mois de joie et du bonheur de recouvrer la liberté et la dignité de tout un peuple.

Et avec le retour d’exil du Roi patriote et de la famille royale d’exil, un éloignement qui aura duré plus de deux années, en Corse et à Madagascar, c’est le grand triomphe historique d’un pays et de sa cause.

C’est donc dans l’enthousiasme populaire de l’époque qu’il faudra placer ces événements qui auront marqué, d’un trait indélébile, la mémoire collective d’un peuple combattant autour de son roi légitime.

Incontestablement, le retour du roi libérateur à la Patrie, avec l’épopée de la Marche Verte, dont l’artisan fut feu SM Hassan II, le Maroc, dans une symbiose générale et parfaite, a vécu les moments les plus épiques de son Histoire.

Les Trois Glorieuses rappellent une date phare dans l’Histoire du Maroc. Elles témoignent, d’abord, du grand sacrifice consenti par feu SM Mohammed V, par amour à la Patrie, de choisir l’exil à la capitulation et à la soumission aux ordres du colonisateur.
En symbiose totale avec les aspirations du peuple marocain et de ses forces vives de l’époque, le Père de la Nation a fait preuve d’une fidélité rarissime à son peuple et à sa patrie, soumettant la Famille royale aux affres de la déposition et de l’exil. Cette fidélité a constitué un véritable détonateur pour l’accentuation de la lutte armée, menée par le mouvement national, contre l’occupant colonial qui exigeait le retour du Souverain et de la Famille royale.

Deux ans après ce forfait colonial, Paris devait se rendre à l’évidence de son échec et céder sur la souveraineté du Maroc. Le retour triomphal du grand roi patriote fut l’un des moments les plus épiques de l’Histoire du Maroc contemporain. Il précipita la suite de l’évolution politique et des rapports avec Paris, qui ne proclama l’indépendance du Maroc que le 2 mars 1956…

Aussi, la Monarchie, forte de ce grand soutien populaire, jettera les jalons du Maroc indépendant, en associant de près le mouvement nationaliste de l’époque. L’Etat souverain et ses institutions sont les premières priorités.

Après le décès du Souverain libérateur du pays en 1960, feu SM Hassan II continuera l’œuvre d’édification du Maroc moderne, en associant parfois, malgré certains dérapages, des segments du mouvement national qui avaient contribué à la libération du pays.

Aussi la principale leçon que le Maroc doit tirer de cette épopée est qu’un peuple uni ne sera jamais vaincu et que la symbiose entre le Trône et le peuple, par la voie de ses forces politiques responsables, est le secret de la victoire sur les convoitises étrangères.

Aujourd’hui, alors que le pays célèbre les Trois Glorieuses, c’est le même esprit qui anime les Marocains. Car avec le nouveau règne, la visibilité est meilleure. De grands chantiers de développement sont régulièrement lancés. Le Maroc de la modernité avance à grands pas, même si des bas ponctuent notre marche vers le progrès durable et ternissent, des fois, notre image de Marocains. Souvent inutilement.

D’ailleurs, pas plus tard que jeudi dernier, nous avons assisté à la réalisation du grand chantier d’El Bouraq, un projet structurant qui a duré des années de travaux intenses… et qui pose les jalons d’un développement multiforme encore plus prometteur.

Mais il faudra aujourd’hui nous arrêter sur ce qui ne marche pas et ce qui bloque certains chantiers économiques et sociaux pour réussir et faire progresser le pays.

Nul doute que le secret de tout progrès réside dans cette symbiose vitale entre la Nation et la Monarchie.

L’esprit des Trois Glorieuses…

Depuis le nouveau règne, cette vérité historique est toujours d’actualité et les efforts sont palpables pour la réconforter.

Les discours royaux ne cessent de rappeler la nécessité de faire jouir le plus grand nombre de nos citoyens des fruits de la croissance, par la répartition des richesses et l’association des femmes et des hommes du pays à tous les niveaux, en assurant l’égalité des chances à tous ou tout du moins à l’écrasante majorité du peuple.

SM le Roi Mohammed VI ne cesse, également, de montrer du doigt les retards pris par certains chantiers, notamment en matière d’ancrage définitif des valeurs de démocratie, de liberté et d’égalité.

Il insiste aussi sur l’indispensable nécessité de faire changer l’image de la Justice marocaine et donc du pays.

Il rappelle aussi la perception extrêmement négative de certaines pratiques politiques qui nuisent à la crédibilité de la classe politique et impactent négativement la société.

C’est pourquoi il y a lieu de nous occuper des insuffisances et les dysfonctionnements auxquels nous assistons de temps à autre et qui compromettent les aspects positifs et le prestige du Maroc souvent présenté comme un exemple du monde en voie de développement en matière de démocratie et de respect des droits de l’Homme.

Voilà des défis que le Maroc d’aujourd’hui, grâce à l’esprit des Trois Glorieuses, doit relever et vaincre rapidement. Il est aujourd’hui suffisamment outillé pour gagner ces paris, comme ce fut le cas lors de la Marche Verte ou encore de la réconciliation nationale après les années de grandes difficultés.

Mohamed Khalil

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