Le onzième congrès national du PPS les 11, 12 et 13 nouvembre à Bouznika sous le thème : l’alternative démocratique progressiste

La dixième session du comité central adopte à l’unanimité le rapport du Bureau politique du PPS et le rapport des travaux des commissions préparatoires du congrès national

Benabdallah : «L’alternative progressiste du PPS place l’homme au cœur de l’œuvre du développement pour donner à l’Etat social sa pleine signification»

Le comité central du Parti du Progrès et du Socialisme, réuni samedi en sa dixième session au siège national du parti à Rabat, a adopté à l’unanimité, à l’issue d’un riche et intense débat, le rapport du bureau politique, présenté par le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah sous l’intitulé: «vers le dixième congrès national placé sous le signe de «l’alternative démocratique progressiste», et au terme duquel il a annoncé que le onzième congrès national se tiendra les 11, 12 et 13 novembre prochain à Bouznika.

Le comité central a également adopté, après débat, un rapport récapitulatif, présenté par Abderrahim Bensar, coprésident de la commission nationale préparatoire du congrès, dans lequel il a brossé un tableau sur l’avancement des travaux des différentes commissions préparatoires sectorielles, en application des décisions du comité central.

La session, qui s’est déroulée sous la présidence de Mustapha Addichane, membre du bureau politique, entouré des membres du bureau politique Nadia Touhami, Azzouz Senhaji, Rachid Roukbane, Aicha Lablak, Fatima Zahra Barassat et Abderrahim Bensar, a été l’occasion pour le Secrétaire Général de donner un bref aperçu sur les différentes questions examinées en profondeur dans le projet du document politique du prochain congrès national du parti.

Le projet du document politique sera présenté mercredi à la presse

Ce document comporte en effet quatre parties dédiées à la situation nationale et la cause de l’intégrité territoriale, à l’alternative démocratique progressiste du PPS, à la situation internationale à la veille de l’émergence d’un nouvel ordre mondial multipolaire et enfin à l’identité du parti avec son projet politique.

L’alternative du PPS place l’homme au cœur de l’œuvre du développement pour donner à l’Etat social sa pleine signification

Tout en affirmant que les grandes lignes du projet du document politique du prochain congrès national seront exposées ultérieurement, le SG a fait savoir que l’alternative démocratique progressiste, présentée par le Parti du Livre au peuple marocain vise à placer l’homme au cœur de l’œuvre du développement et à donner au concept de l’Etat social sa véritable signification et toute sa teneur.

Le projet se propose en effet sur le plan social la réalisation de la justice sociale à travers la lutte contre la pauvreté et la précarité, l’utilisation de l’appareil fiscal pour une meilleure répartition des richesses, l’investissement en priorité dans l’hôpital et l’école publics et le renforcement des autres services sociaux de base. Il appelle aussi à investir davantage dans l’économie du savoir et à accorder un intérêt particulier aux jeunes, aux personnes en situation de handicap et aux personnes âgées.

En un mot, le projet du Parti Livre définit les conditions du succès du chantier de la protection sociale et présente des propositions relatives à la démocratie territoriale.

Au niveau économique, l’alternative démocratique progressiste du PPS définit les modalités pour réaliser une croissance économique soutenue et résiliente par rapport aux chocs et aux crises éventuels à travers notamment la consolidation de la souveraineté économique nationale et l’édification d’un secteur public, érigé en locomotive du développement à côté d’un secteur privé fort, une entreprise nationale responsable et soutenue par l’Etat, tout en œuvrant pour faire de l’économie sociale et solidaire un levier véritable de la croissance économique. Ce projet démocratique et progressiste repose de même sur l’investissement dans la technologie numérique et la réorientation du secteur bancaire vers le financement des secteurs productifs. Il vise aussi à donner à l’écologie sa véritable dimension dans le processus de transformation des modes de production et de consommation.

Pour la réussite d’une telle entreprise, il est nécessaire, selon le projet du PPS, d’œuvrer pour améliorer la gouvernance, assurer un climat propice aux affaires, mettre en œuvre l’Etat de droit dans le domaine économique et réaliser pour ce faire les réformes nécessaires au niveau de l’Administration, de la justice et des institutions de la gouvernance.

Dans cet ordre d’idées, a ajouté le SG du PPS, il importe de donner une plus forte impulsion aux libertés et aux droits, à l’égalité, à la culture, à la création et à l’Amazighité à côté des autres affluents de l’identité nationale marocaine et des autres facteurs immatériels dans le développement dans le but de promouvoir un espace sociétal sain propice à la création, à l’ouverture et à la libération des énergies.

L’alternative démocratique et progressiste du PPS repose en un mot sur la démocratie qui doit la couver et la porter et définit la teneur démocratique du concept de l’Etat social et les modalités requises pour le renforcement des institutions. Elle jette la lumière sur les exigences du souffle démocratique requis et le climat des libertés pour la mobilisation des capacités et la réussite des réformes.

«L’alternative démocratique progressiste», thème du onzième congrès national.

Se fondant sur le projet du document politique du onzième congrès national du parti, le Secrétaire Général a proposé que ce congrès soit placé sous le thème: «l’alternative démocratique progressiste» et dont il faut débattre les grandes lignes au cours de cette session du comité central.

S’agissant des dispositions juridiques, organisationnelles et procédurales requises au bon déroulement des travaux du congrès, il a rappelé que le comité central avait adopté lors de sa dernière session la résolution organisationnelle qui a fixé un agenda à toutes les actions préparatoires.

Il a également fait savoir que l’opération de retrait et de distribution des cartes d’adhésion, sur la base de laquelle sera déterminée la participation au congrès, qui a connu un certain retard, sera prolongée jusqu’au 17 septembre et que les autres dates adoptées précédemment seront maintenues concernant les autres actions préparatoires.

Et le SG du PPS d’appeler de nouveau à la mobilisation des militantes et des militants pour assurer au congrès national toutes les conditions de réussite, relever le défi majeur de renforcer l’appareil partisan, assurer son rayonnement et permettre au PPS de jouer pleinement son rôle.

L’on s’attend en effet à ce que le prochain congrès national, a-t-il martelé, soit celui de l’ouverture et de la préservation de l’identité du parti, de ses principes, de ses valeurs et de son référentiel, jaloux de l’autonomie de ses décisions et toujours en quête de nouvelles méthodes d’action dans le cadre de la dialectique de la fidélité et du renouveau.

La situation internationale à la veille de l’émergence d’un nouvel ordre mondial multipolaire ou la rude compétition pour le leadership du monde

Abordant la situation internationale, le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah a estimé que l’on assiste à ce niveau à une rude compétition pour se positionner en leader du monde et occuper la position dominatrice. Plusieurs pôles s’affrontent directement ou indirectement à ce sujet comme l’illustrent la guerre russo-ukrainienne ou la crise autour de Taiwan.

Les caractéristiques notoires de la situation internationale actuelle ont notamment trait à l’apparition de nouvelles forces émergentes, à des changements dans les positions géostratégiques, à la transformation de diverses forces du capital industriel en forces financières et à l’apparition de nouveaux modes de production, compte tenu de la vulnérabilité et de l’incapacité du mode de production capitaliste à faire face aux crises. Ce qui explique la stagflation qui frappe l’économie mondiale et l’aggravation de la pauvreté à travers le monde y compris dans des pays riches, a-t-il expliqué, ajoutant que cette situation est appelée à s’exacerber davantage.

Cette situation ayant résulté du conflit autour de l’influence et de la domination reste ouverte à toutes les éventualités qui expliquent l’état d’incertitude qui règne et la multiplication des foyers de tension et des conflits armés dont la poursuite provoque des dysfonctionnements dans les filières de production, de distribution et d’approvisionnement qui poussent à leur tour vers une crise alimentaire mondiale et qui font que la souveraineté et la sécurité stratégiques sont devenues des priorités pour les Etats.

Dans la foulée des réponses à ces nouveaux défis, a-t-il fait observer, les conceptions et les solutions progressistes se sont imposées comme étant les plus pertinentes en insistant sur le rôle stratégique de l’Etat et du secteur public, la planification stratégique et diverses autres idées puisées dans le répertoire socialiste.

Bien que les réactions à ces défis différent selon les peuples, a-t-il dit, une nouvelle génération de mouvements militants a vu le jour à travers le monde sous la forme de mouvements sociaux citoyens et qui ont remporté des succès dans de nombreux pays. Ce sont des mouvements qui défendent notamment des revendications et des attentes relatives à la paix, l’écologie, la justice sociale, la démocratie, la dignité, l’égalité et d’autres questions en rapport direct avec les valeurs humaines.

Dans ce cadre, a-t-il dit, le PPS affirme son adhésion à la vague de revendications et d’actions pour l’émergence d’un nouvel ordre mondial alternatif égalitaire, équitable et solidaire, axé sur la promotion de la situation des peuples et de l’humanité tout entière.

La cause palestinienne ne doit pas être jetée aux oubliettes

Poursuivant son analyse, Benabdallah a rappelé que la majorité des Etats ne comptent plus que sur leurs propres moyens dans le cadre de l’autarcie qu’ils se sont imposés pour riposter aux changements en cours. Ils n’accordent plus ou peu d’intérêt aux causes justes des peuples dont en premier la question palestinienne. C’est pour cette raison que la communauté internationale semble avoir jeté aux oubliettes la cause palestinienne, a-t-il expliqué, rappelant le devoir pour toutes les forces vives à travers le monde de donner une nouvelle impulsion à toutes les formes de soutien du peuple palestinien dans sa résistance aux agressions, aux pratiques racistes et à l’arrogance de l’occupation sioniste. Tirant profit de cette situation, l’occupation sioniste œuvre pour la liquidation de la cause palestinienne, que le PPS s’engage de nouveau à continuer à soutenir jusqu’à ce que le peuple palestinien recouvre tous ses droits dont l’édification de son Etat indépendant avec Al Qods comme capitale.

Les succès remportés par le Maroc au niveau de son intégrité territoriale imposent davantage de défis et de vigilance

Dans le cadre des changements en cours sur la scène internationale, a-t-il dit, beaucoup de forces étrangères dont d’anciennes puissances coloniales sont en compétition pour le contrôle ou le maintien de leur influence dans la région du Grand Maghreb, du Sahel et de l’Afrique en général.

C’est dans le cadre de ces mutations, a-t-il explique, qu’il importe désormais de situer les développements concernant la cause de l’intégrité territoriale du Maroc et les succès remportés par le Maroc à ce niveau dont la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, le changement positif qu’a connu la position de l’Espagne, de l’Allemagne et d’autres pays européens et africains.

Il a toutefois souligné que le Maroc doit s’attendre à l’apparition de nouveaux défis et à la multiplication des manœuvres pour tenter de contrecarrer et de stopper les progrès réalisées sur la voie du règlement définitif de ce conflit artificiel.

Et c’est précisément dans ce sillage qu’il importe de placer la démarche folle du président tunisien, qui a accordé un accueil officiel au prétendu président de la fantomatique république, une démarche condamnée et rejetée non seulement par le peuple marocain, ses forces vives et l’ensemble de ses institutions, mais également par de nombreux pays africains et même des milieux tunisiens raisonnables.

Dans tous les cas, a-t-il affirmé, cette démarche a eu lieu sous la pression des dirigeants algériens, avec la contribution ou la bénédiction vraisemblablement d’autres parties qui s’estiment être lésées par la montée en puissance du Maroc sur les plans international et régional et son action inlassable dans le cadre de la défense de sa souveraineté et la diversification de ses partenaires à travers l’établissement de relations fortes et prometteuses avec divers pays de poids.

Face à cette situation changeante, le PPS souligne de nouveau la nécessité pour le Maroc de renforcer davantage son front intérieur, d’aller de l’avant dans le cadre de la consolidation du processus démocratique et de la construction d’une économie nationale forte et résiliente qui assure la souveraineté et la sécurité dans les domaines vitaux, de promouvoir la justice sociale et de permettre à l’ensemble des Marocains de bénéficier sur un pied d’égalité des fruits de la croissance.

Ce sont là des défis, qui requièrent le renforcement de l’unité nationale, l’engagement responsable de toutes les forces vives et agissantes autour de l’institution monarchique, compte tenu de son rôle d’avant-garde et de commandement, en l’absence duquel, il ne peut y avoir ni réformes ni réalisation des aspirations du peuple au développement et à la démocratie, a souligné le Secrétaire Général du PPS.

La situation nationale toujours dominée par la hausse des prix des produits de consommation de base et des hydrocarbures et la dégradation incessante du pouvoir d’achat des citoyens

Il ne fait pas de doute, a poursuivi le Secrétaire Général du PPS, que la situation nationale est fortement impactée par les répercussions de la pandémie du Covid-19 et des conséquences des perturbations mondiales sur les plans économique, social et politique, estimant que le Maroc est toutefois appelé à chercher les meilleurs moyens possibles pour améliorer son positionnement au niveau international et régional et à transformer pour ce faire la crise en opportunité de développement.

Selon lui, la situation nationale se caractérise à présent par la poursuite de la détérioration du pouvoir d’achat des Marocains et l’augmentation incessante des prix des produits de consommation de base dont en premier lieu les hydrocarbures.

Elle se caractérise aussi par une plus forte pression sur les finances publiques, qui doivent désormais faire face à une dette élevée et à une inflation continue, malgré les recettes supplémentaires et sans précédent réalisées par le budget public, au titre de l’exécution de la loi de finances 2022, en rapport avec l’augmentation des recettes fiscales et douanières sur les hydrocarbures, a-t-il ajouté, notant qu’il était possible pour le gouvernement d’utiliser une partie de ces recettes pour soutenir les ménages marocains et atténuer leurs souffrances qui se sont accentuées en rapport avec les contraintes de la rentrée scolaire.

Quant à l’entreprise nationale, a-t-il dit, elle opère toujours dans un climat des affaires peu respectueux des règles de droit et sans transparence et qui est dominé par des pratiques illicites relatives aux spéculations, aux conflits d’intérêt et aux monopoles.

Mais ce qui a encore aggravé davantage la situation, c’est l’état de sécheresse qui frappe le Maroc depuis un an et qui a eu des effets dévastateurs sur l’agriculture, le monde rural, l’approvisionnement des habitants en eau potable et le rendement de l’économie nationale en général.

Heureusement que le secteur touristique a réalisé de bons résultats cette année et que les recettes des Marocains du Monde se sont améliorées, a-t-il ajouté, avant d’appeler le gouvernement à accorder à la diaspora l’intérêt qu’elle mérite, à se pencher sur les problèmes que les Marocains du Monde rencontrent et à valoriser les compétences, les énergies et les talents qui sont les leur pour faciliter leur participation dans la construction de leur pays, à travers notamment la réforme du cadre institutionnel en charge du dossier des Marocains du monde, conformément aux orientations contenues dans le dernier discours royal.

Pour faire face à tous ces défis, a-t-il estimé, le gouvernement est appelé à être plus présent et à faire preuve de vigilance pour la mise en œuvre rapide des politiques et le pilotage des réformes dans le but de réduire les risques de dérive, chose que le gouvernement semble ignorer jusqu’à présent. Pour lui, le gouvernement est incapable de gérer la crise avec ses différentes complications, étant donné qu’il manque du sens politique nécessaire pour dépasser sans dégâts l’étape.

A l’exception des progrès réalisés dans le cadre des préparatifs de la généralisation de la protection sociale et les prémisses de progrès dans la réforme de l’enseignement, et quelques autres mesures isolées concernant notamment le soutien des professionnels du transport, toutes les questions relatives à la protection du pouvoir d’achat des Marocains, au soutien de l’entreprise nationale, au rétablissement de la confiance, à la réforme institutionnelle et à la réalisation des réformes structurelles comme la retraite, le système fiscal et la gouvernance de l’espace économique sont toujours en suspens, compte tenu du manque de vision et du courage politique chez le gouvernement dont l’action se fonde sur la gestion sectorielle technocrate et la logique de la justification inefficiente et improductive.

C’est pourquoi, le PPS, qui exerce une opposition nationale, constructive et constructive, ne cesse d’attirer l’attention du gouvernement sur la gravité de la situation et sur la nécessité d’agir, à travers un plan et des mesures concrètes qui ont un impact réel et effectif sur les conditions de vie des citoyennes et des citoyens, à l’image d’autres pays qui présentent soit un soutien direct aux ménages et aux secteurs affectés ou utilisent l’appareil fiscal et douanier pour y parvenir. Le gouvernement est également habilité à contraindre le secteur privé dans certains secteurs tels que les hydrocarbures à réduire les marges de bénéfice en l’étape actuelle, a-t-il dit, rappelant les contradictions claires qui caractérisent par ailleurs l’approche gouvernementale quant à la remise en service de la raffinerie «La SAMIR».

Il a par ailleurs indiqué que les dimensions relatives à la démocratie, aux droits humains, à l’égalité et aux libertés sont quasi absentes dans l’agenda gouvernemental, sachant que le chantier du renforcement de la construction démocratique est une condition indispensable au développement et à la stabilité et non pas un luxe.

Dans le même ordre d’idées, le PPS  aspire à ce que le gouvernement mette en œuvre l’orientation royale relative à la promotion de la situation de la femme dans la société, sachant que l’égalité parfaite entre les femmes et les hommes est le but ultime du Parti du Livre.

Et Benabdallah de rappeler que ce n’est pas le remaniement ministériel dont on parle qui va mettre fin à la crise et relever les défis, car ce qui importe ce n’est pas le changement des personnes et leur remplacement par d’autres mais le changement des politiques et des approches d’écoute du pouls de la société et des problèmes des citoyennes et des citoyens dans le but d’atténuer leurs souffrances, protéger leur pouvoir d’achat et être à leur coté au lieu de les laisser affronter seuls leurs problèmes.

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