Au lendemain du cataclysme d’Agadir en 1960, au cœur de la refonte de la ville, encore ensevelie sous les décombres, on s’est communément tâché de vêtir la cité martyre de vocation touristique. Fort dotée d’atouts naturels de rêve, agrémentés par l’une des plus belles baies du monde, les opérateurs se sont focalisés sur le tourisme balnéaire, en construisant une série de structures hôtelières pieds dans l’eau et de haut standing. Au fil des ans, il s’est avéré que l’industrie du tourisme s’est appropriée d’autres niches porteuses et sollicitées par la nouvelle génération de visiteurs, acquises aux créneaux de l’écologie, la découverte et de l’exotisme.
De ce fait, il devient, de plus en plus impératif de diversifier l’offre touristique, par la mise en valeur des potentialités naturelles du pays profond, à travers la restauration des accès, la fondation des structures d’accueil répondant aux exigences de confort et d’hygiène, la mise en place des espaces de détente et de loisirs, l’instauration des conditions de sécurité et d’animation… L’arrière pays dans les banlieues de la capitale du Souss renferme en son sein, des magnificences à tenir en haleine tout visiteur de ces lieux pittoresques. Monts et vals, cascades et vergers, rocailles et plants, une chaîne de joyaux naturels qui enchantent et obnubile. « Voir Venise et mourir !», a-t-on l’habitude de s’ébahir devant les féeries de la cité baignante d’Italie. A priori, on est plutôt tenté de parapher cette fameuse citation pour illustrer les sites splendides d’Imouzzer. En fait, la région des Ida Outanane, réputée pour ces beautés naturelles hors pair, fascine de frissons voluptueux, à mesure qu’on dévale les sentiers sinueux à perte de vue. Cependant, en dépit de certains efforts déployés afin de capitaliser ces endroits en constante désuétude, on est encore loin de les ériger en réel pôle d’attraction qui drainerait davantage de fans de la nature. De louables tentatives de réhabilitation ont été mises en œuvre, certes, sans toutefois parvenir à mettre du baume sur les cœurs. A cet égard, on déplorera la démission quasi-totale de la commune dont le préside. En revanche, on saluera le coup volontariste dont fait preuve certaines structures associatives et institutionnelles qui se démènent, tant bien que mal, pour donner du tonus à ces sites splendides et, partant, impulser le tourisme rural et du bien-être dont l’hypnotisme sur les écolos se fait, de plus en plus, ressentir.
A ce propos, on mentionnera le Réseau de Développement du Tourisme Rural (RDTR), magistralement piloté par des mordus de cette niche sectorielle, en tant que levier parallèle clé de la filière balnéaire. De même, on ne peut passer non plus, sous silence l’association du Pays d’Accueil Touristique des Ida-Outanane (PATI) qui a renouvelé ses instances dirigeantes et dont la fondation remonte à l’année 2005. On citera à son actif nombre de projets de haute importance, en particulier, « la mise en place des sessions de formation avec les partenaires nationaux et internationaux au profit de ses adhérents, la participation à des événements liés au tourisme, l’appui à l’aménagement du Pays d’Accueil Touristique des Ida-OuTanane (PATI), la construction d’un pont liant la route principale d’Immouzzer des douars Tidili et Tamaroute, la création d’un sentier pédestre reliant le centre d’Immouzzer et les Cascades, l’aménagement de la grotte Assif et Lhed en facilitant l’accès à cette grotte, l’aménagement d’une piste à Tizgui Ncherfa, ainsi que des campagnes de protection de l’environnement… » Il est vrai que ce sont-là de petites mais de pertinentes démarches pour combler le déficit infrastructurel du site, fondé sur l’intervention louable des compétences régionales. Cependant, il serait encore plus judicieux si l’Etat, par le biais de ses organismes concernés, se met à pied d’œuvre à porter foncièrement son appui pour enfanter un véritable point de mire du tourisme rural, en termes de grands chantiers de réfection, d’aménagement et d’embellissement de lieux, mais également d’amélioration des conditions de vie des populations, pour la plupart, à cours de revenus et de moyens.