Les déboires du plan azur

A maintes reprises, on s’était époumoné, haut et fort, à propos du plan Azur sur lequel l’Etat, il y a presque deux décennies, avait fondé tous les espoirs pour édifier un tourisme performant et pérenne.

Au fil des ans, la désillusion finit par s’emparer des plus fortunés, à bien des égards. Selon le rapport de la cour des comptes rendu public, relatif à la vision 2020 du secteur du tourisme, les prévisions en matière de capacité litière ne sont nullement atteintes, puisque sur plus de 85 000 lits, on n’en a réalisé qu’un modique volume capacitaire de pas moins de 15 000.

Un échec cinglant aussi bien au niveau de la vision que de la nature du concept mis en place, dans le cadre de la planification des segments vitaux de l’économie nationale.

Ceci étant, il importe de constater que l’aveu cuisant de cette institution arbitral étatique avait révélé également, sans ambages, les déboires des organismes attenants, notamment la Société nationale de l’aménagement de la baie d’Agadir (SONABA), la Société Nationale de l’Aménagement de la Baie de Tanger (SNABT) et la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT).

Cette dernière qui devait s’ériger en lieu et place de ses deux défuntes précédentes, s’est, à son tour, beaucoup plus attelée à liquider ses assiettes foncières que de s’assigner le rôle de production inhérent à la consultation et aux services, en termes de management de l’industrie du tourisme. Ce même foncier étendu sur des dizaines de centaines d’hectares qui appartenait à des populations rurales, était, aux années 70 et 80, soumis à des opérations d’expropriation non conclues dans les normes, à bien des cas, sous prétexte d’utilité d’intérêt général.

Il s’est avéré, par la suite, que des superficies à perte de vue, n’étaient nullement exploitées jusqu’à présent ou encore déviées de leur objectif initial.

Le cas de la station balnéaire «Taghazout Bay», à une quinzaine de kilomètres au nord d’Agadir, en est, à nos jours, une illustration flagrante.

D’autre part, il faut bien dire que des appréciations de priorité par rapport à l’édification des stations balnéaires sont vouées à la déconfiture, en l’occurrence celles de Saidia à l’est et Larache au nord du pays. Il convient aussi de noter que le responsable de la cour des comptes qui a rapporté, non sans désolation, le fiasco du plan Azur, était, en fait, l’un des initiateurs, en compagnie de l’ex-ministre du tourisme, Adil Diouri, du Plan Azur de la vision 2010, suivi de celle de 2020 dont les bilans laissent à désirer, malgré les fonds injectés à cet effet et les performances acquises aussi infimes soient-elles.

C’est dire que la gouvernance du secteur était, dès le départ, trop approximative, à voir les déconvenues qui ne cessent de frapper son sort, en dépit des élans de satisfecit des gouvernants qui n’hésitent guère, fort heureusement, de reconnaitre les revers de leurs ébauches!

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