Les députés du Parti du progrès et du socialisme, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants estiment qu’il est temps de procéder à une évaluation des résultats du Plan Maroc Vert (PMV) pour savoir si les réalisations accomplies au niveau économique et social correspondent aux sacrifices et aux énormes investissements engrangés dans le secteur au cours des dix dernières années.
Selon la présidente du GPPS, Aicha Lablak, le secteur agricole est appelé à relever plusieurs défis dont en premier lieu la mise en œuvre des orientations contenues dans le discours royal d’ouverture de l’actuelle session parlementaire. Il est également appelé à devenir un levier et une véritable locomotive du développement du pays.
Dans une déclaration au journal, en marge de l’examen en commission du budget du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Lablak a indiqué que plusieurs acquis obtenus sont en fait le fruit non seulement du PMV mais également des efforts consentis par le Maroc au lendemain de son indépendance pour parvenir à sa sécurité alimentaire à travers le développement de son agriculture, considérée comme secteur vital de l’économie nationale.
Elle a fait savoir que le PMV, lancé en avril 2008, repose sur deux piliers:Le premier pilierporte sur le développement d’une agriculture moderne et à haute valeur joutée/hauteproductivité répondant aux règles du marché en s’appuyant sur les investissements privés.
Le deuxième pilier concerne l’accompagnement solidaire de la petite agriculture, à travers l’amélioration des revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones enclavées.
Pour la réalisation de ces objectifs, le PMV a prévu d’importants investissements qui n’ont pas permis pour autant et en dépit de leur importance, de renforcer la part de l’agriculture dans le PIB, qui varie toujours entre 15 et 20%. C’est pourquoi, les députés du PPS jugent légitime de poser la question de savoir si ces investissements dans le secteur ont abouti aux objectifs initialement annoncés.
Elle a par ailleurs souligné que le modèle de développement en vigueur souffre notamment de la faiblesse de la convergence des plans sectoriels de développement.
Dans une déclaration similaire au journal, le député Jamal Karimi Benchekroun, membre du GPPS a proposé au ministre de l’agriculture de tenir une rencontre avec les députés pour mettre à leur disposition les données et informations nécessaires en vue de procéder ensemble à l’évaluation du PMV.
Il est temps de jeter la lumière sur le PMV au moment où le Maroc est confronté de plus en plus à l’épuisement de ses ressources hydriques et aux difficultés croissantes que subissent les petits et moyens agriculteurs du fait de la diversification des mouvements protestataires (boycott) ou des pratiques illicites (abattage clandestin des animaux avec ses conséquences néfastes sur la santé des habitants, engraissement des ovins par des produits destinés à la volaille).
M’barek Tafsi