Les shopping centers, nouveau visage du commerce moderne

Ddéveloppés autour du concept américaiçn de  retailtainment 

Par Hassnaa EL AKKANI – MAP

Les malls ou les shopping centers se sont imposés ces dernières années comme lieux incontournables de commerce mais aussi de divertissement pour les familles marocaines.

Morocco mall, Arribat Center, Menara mall, Almazar, Socco Alto…plusieurs centres commerciaux ont vu le jour dans les grandes villes marocaines et connaissent une forte affluence notamment les weekends. Un succès dû essentiellement au changement d’habitudes des consommateurs, une population jeune et de plus en plus urbanisée, l’amélioration des revenus mais aussi à l’intérêt particulier porté par les investisseurs étrangers au marché marocain.

Ces centres commerciaux sont développés autour du concept de « retailtainment », inspiré des malls américains, qui combine retail (commerce) et entertainment (divertissement, loisirs) et consiste à transformer une grande surface ou un supermarché en un lieu de divertissement ou de loisirs afin d’en augmenter l’attractivité.

Les centres de shopping présentent en effet différents avantages, puisqu’ils permettent au client, dans un même espace, de faire ses achats de produits alimentaires, textiles, maison, tout en profitant des services de restauration, de bien-être (coiffure, spa, esthétique, etc) et de parking, en plus des différents types de divertissements comme les salles de cinéma, les patinoires et les bowlings.

Ils viennent ainsi répondre aux besoins d’une clientèle exigeante, issue notamment de la classe moyenne, en termes de qualité et de prix.

Les nouveaux espaces implantés généralement dans les périphéries des villes ou au bord de la mer, occupent désormais une place prépondérante dans les pratiques sociales des Marocains qui y voient un lieu répondant à un certain nombre de critères de sécurité, d’hygiène…en plus d’une large offre commerciale adaptée aux différentes tranches d’âges. Les jeunes surtout ont en fait même un point de rencontre et de divertissement majeur.

Malgré le fait que les activités commerciales des Marocains se font à plus de 75 % par le biais des petits commerces classiques et des kissariats, ce concept relativement récent au Maroc (fin des années 90) gagne de jour en jour du terrain dans le paysage commercial et urbain du Maroc, et continue d’attirer de grands investisseurs, des franchises de marques marocaines et étrangères mais aussi des groupes internationaux spécialisés dans la création et la gestion des centres commerciaux.

Cette dynamique s’explique notamment par les différentes actions et politiques mises en place à l’instar de la stratégie Rawaj (Maroc Commerce) qui a encouragé le développement de nouvelles formes de distribution et la modernisation du commerce de proximité ainsi que l’animation des espaces commerciaux. Un fonds spécial avait été mis en place dans ce cadre pour accompagner les champions nationaux et encourager la mise en place de zones d’activités commerciales.

Cet élan se poursuit à travers d’autres stratégies visant la relance du secteur ayant subi des dégâts considérables engendrés par la pandémie du Covid-19 et les mesures restrictives qui s’en sont suivies.

Si les grands centres commerciaux continuent à se multiplier à travers les villes marocaines, comme le cas du mall géant en cours de construction sur la corniche de Rabat, et d’engranger de nouveaux clients, ils sont appelés en revanche à relever un certain nombre de défis pour assurer leur développement et leur pérennité.
Il s’agit en fait de défis liés, entre autres, à l’amélioration continue du pouvoir d’achat sérieusement impacté par la pandémie.

De leur côté, les commerçants installés dans ces malls, surtout les plus petits, ont rencontré des difficultés d’honorer leurs charges de location, relativement élevées, ce qui a conduit à la fermeture de plusieurs magasins. Une révision des politiques des prix s’impose dans ce cas pour redynamiser le secteur et booster les marques marocaines qui semblent les plus touchées par la crise.

Ceci pourrait aussi être appliqué aux prix pratiqués par certaines enseignes étrangères appelées à offrir des gammes de qualité et à la portée de toutes les bourses afin d’attirer davantage de clients.

Le retailtainment au Maroc aura encore de beaux jours devant lui, vu l’énorme potentiel du marché marocain. Outre le commerce classique qui s’accapare toujours de la part de lion, la menace vient du commerce en ligne qui a émergé sérieusement au début du confinement et continue à s’ancrer dans les habitudes d’achat des Marocains.

Le secteur du commerce et de la distribution est en fait l’un des piliers de l’économie nationale avec une contribution de 8% du PIB et quelque 84,2 milliards de dirhams (MMDH) de valeur ajoutée. Ce secteur stratégique emploie 13% de la population active au Maroc, s’érigeant en 2ème pourvoyeur d’emploi dans le pays.

Il semble ainsi opportun de redoubler d’efforts et mener une réflexion impliquant autorités compétentes et professionnels pour la mise en place d’une offre spécifique et adaptée au secteur du commerce, à l’instar de ce qui se passe dans l’industrie, afin d’aider à l’émergence de champions nationaux et au renforcement du branding local.

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