Cristiano Ronaldo muselé, Manchester United a tout de même réussi à arracher un nul inespéré 1-1 contre l’Atletico à Madrid mercredi en 8e de finale aller de Ligue des champions, mais devra proposer beaucoup mieux au retour le 15 mars à Old Trafford pour espérer se qualifier.
Cette fois, le bourreau de l’Atletico ne s’appelle pas Ronaldo: les Madrilènes, déchaînés dès l’entame, ont ouvert la marque à la 7e minute grâce à une tête plongeante en poteau rentrant marquée par Joao Felix avant de dominer l’intégralité du match, mais ont été rejoints à la 80e sur un but du jeune Suédois Anthony Elanga.
Un salut tardif mais bienvenu pour des Mancuniens amorphes tout le match, mais qui ont vu leurs espoirs renaître après ce tacle manqué par Reinildo qui a offert un boulevard à l’attaquant de 19 ans, sorti vainqueur de son duel face à Jan Oblak.
Malgré ce nul heureux, Ronaldo et les Diables rouges ne peuvent pas se contenter du contenu proposé mercredi soir à Madrid, et devront vite remonter la pente pour essayer d’arracher leur billet pour les quarts le 15 mars à Old Trafford.
Dans un stade Wanda-Metropolitano bouillant, qui a allègrement sifflé chaque possession longue des Mancuniens, hué chaque touche de balle de son ancien tourmenteur Ronaldo et applaudi au rythme des frénésies de Diego Simeone, les Mancuniens ont été complètement gelés.
Les hommes de Ralf Rangnick, méconnaissables, n’ont pas proposé une seule action dans la surface adverse en première période. Une apathie que Manchester United n’avait pas connue depuis la saison 2005-2006 en C1, selon le statisticien Opta.
« A la pause, je leur ai dit que ce n’était pas suffisant. Que l’on devait donner plus. Ce n’est pas une question de plan de jeu ou de tactique. C’est juste une question de conviction. Y croire. C’était loin d’être suffisant. C’est la Ligue des champions. Il faut répondre à ce que demande le moment, et on ne l’a fait qu’à partir de la 60e minute », a tonné Rangnick après le match.
Le milieu de terrain mancunien a sombré face à la débauche d’envie et d’énergie des rivaux. Paul Pogba et Bruno Fernandes se sont par exemple fait remarquer pour leur nombre d’erreurs techniques. Et derrière, Raphaël Varane s’est fait bousculer par la vitesse et la qualité des contrôles de Renan Lodi, d’Angel Correa et du joyau portugais Joao Felix, qui a volé la vedette à son illustre compatriote mercredi soir.
Car les Madrilènes, eux, ont débuté le match comme si on jouait déjà la 85e minute: agressifs dans leur pressing et en se projetant rapidement vers l’avant à la récupération.
Un état d’esprit payant, avec l’ouverture du score du prodige portugais de 22 ans dès la 7e minute. Un très joli but qui a obligé Simeone, soufflé, à agiter ses doigts de haut en bas pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours, comme après le but des 40 mètres marqué par Luis Suarez samedi en Liga.
Et les Colchoneros auraient même pu aggraver le score juste avant la pause: à la 45e, après une combinaison sur coup franc entre Hector Herrera et Renan Lodi sur le côté droit, le Brésilien a adressé un centre au second poteau, mais la tête piquée de Sime Vrsaljko a été touchée par Victor Lindelöf avant de heurter la transversale. En fin de match, c’est Antoine Griezmann qui a également trouvé la barre (87e).
A la 79e, Ronaldo, qui a porté les Mancuniens sur ses épaules durant toute la phase de groupes de C1 avec 6 buts en 5 matches, a eu une rare occasion d’égalisation sur un coup franc à l’entrée de la surface adverse… mais sa tentative s’est envolée dans les travées du stade Metropolitano.
Résultat: un nul, certes, mais un nul opportun pour Rangninck, qui devra trouver la formule pour bouger le frénétique bloc rojiblanco au match retour… sous peine de faire vivre à Manchester une sortie de route prématurée, et une énième désillusion cette saison, après la Coupe et le championnat.