Mustapha Hadji, un des grands joueurs en Afrique et dans le monde

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Après Mustapha El Haddaoui, premier joueur ayant disputé deux Coupes du Monde avec les Lions de l’Atlas (1986-1994), suivi par Noureddine Naybet (1994-1998), Mustapha Hadji a fait de même en assurant sa présence de la plus belle manière, surtout lors du Mondial français, dernier rendez-vous planétaire pour l’équipe du Maroc jusqu’à nouvel ordre.

Né en novembre 1971 à Ifranedu Petit Atlas (Province de Guelmim), Mustpha Hadji est l’un des joueurs portantla double nationalité,marocaine et française, mais qui a opté pour son pays d’origine en regagnant les Lions de l’Atlas engagés en Coupe du Monde. Il faisait partie de l’équipe nationale qui a participé au Mondial 1994 aux Etats-Unis avant d’enchainer avec celle qualifiée pour le Mondial 1998 en France. Le début était chez la sélection nationale dirigée par Feu Blinda où Hadji n’avait disputé que le dernier match éliminatoire en octobre 1993.

Merry Krimau qui avait disputé le Mondial 1986 et son coéquipier Mustapha El Haddioui qui avait eu le mérite de le doubler en accompagnant la génération du Mondial 1994, ont été derrière la découverte de Mustapha Hadji, cet oiseau rare qui évoluait à l’époque au Championnat français.  Ils l’ont proposé à l’entraineur Abdellah Blinda qui n’a pas tardé à le lancer dans le bain à l’occasion de la rencontre remportée au détriment de la Zambie par (1-0), but d’Abdeslam Laghrissi en seconde période de ce dernier Cap vers le Mondial américain. Laghrissi et Hadji ont été les deux nouveaux joueurs titularisés dans ce match. Laghrissi, grand attaquant du championnat national et de l’AS FAR de l’époque avait pris la place de Hassan Nader qui venait de rejoindre l’équipe portugaise de Farense.

Hadji, lui, a tout simplement confirmé son mérite dès son premier match avec les Lions. Face à une sélection zambienne qui a joué la défensive à outrance puisqu’elle n’avait besoin que d’un seul point pour aller au mondial américain, Mustapha Hadji a réussi sa première mission dans un match âprement disputé au Complexe Mohammed V et ses gradins pleins à craquer : 100.000 spectateurs venus épauler les lions tout en scandant le nom de sa nouvelle star venue de France. Hadji était à un doigt d’inaugurer son premier match en ayant l’occasion la plus dangereuse d’inscrire un but des plus sensationnels. Auteur d’une superbe prestation à l’aile droite avec son N° 7 sur le dos, Hadji a enchainé en contrôlant une balle de la poitrine avant de lancée une volée de son pied droit dans une tentative de lober le gardien Zambien, sauvé miraculeusement. Mais au début de la seconde période, les coéquipiers de Hadji vont faire l’essentiel grâce à une belle combinaison de jeu à partir du milieu du terrain où Tahar Lakhlej va servir Abdelkrim El Hadrioui qui a réalisé un centre millimétré directement vers la tête de Laghrissi qui a libéré Les Lions.

Hadji, ce fils du Sud du Maroc avait donc vu juste d’opter pour l’équipe du Maroc en refusant une offre des Français pour porter le maillottricolore. Surtout avec le cauchemar de  l’équipe de France qui allait être éliminée de ce Mondial américain, en novembre 1993, suite à une défaite dans son fief à Paris, face à la Bulgarie après un but assassin de Kostadinov dans les ultimes secondes (2-1).

Hadji l’avait donc échappée belle, lui qui avait déjà refusé une première offre alléchante pour jouer au sein de l’équipe française des espoirs.

Hadji quin’a été ni formé ni préparé par aucun club marocain en émigrant avec ses parents à l’âge de son enfance, a fait ses débuts en France à l’âge de 10 ans où il a grandi tout d’abord à Saint-Étienne, puis déménage à Monceau et à Creutzwald. Sa carrière professionnelle a commencé en 1991 avec le club de l’AS Nancy-Lorraine tout en frappant très tôt à la porte des professionnels à AS Nancy Lorraine avec lequel il a joué durant pas moins de 5 saisons  jusqu’à 1996. Puis il a quitté la France vers le Portugal chez le Sporting Lisbonne (1996-1997) avant de poursuivre son périple européen en Espagne chez le Deportivo La Corogne (1997-1999) où évoluait également son coéquipier en sélection, le capitaine Noureddine Naybet. En Angleterre, Hadji a porté les maillots de deux clubs,  Coventry City (1999-2001)et Aston Villa (2001-2004) avant de revenir en Espagne vers l’Espanyol Barcelone et de partir vers un club du pétrodollar aux Émirats Arabes Unis (2004-2005).

Le retour en Europe était en Allemagne chez le FC Sarrebruck (2005-2007) et puis au Luxembourg au sein du club FolaEsch pendant les années de 2007 jusqu’à 2010 où il a tiré sa révérence.

Son palmarès avec ces clubs est riche. Il a commencé par un titre de championnat de France avec  AS Nancy du temps où il évoluait en D2 en 1991, puis vic-champion du Portugal avec le Sporting Lisbonne en 1997, après deux trophées (Coupe et Spuercoupe du Portugal en 1996), Coupe Intertoto avec Aston Villa FCen 2001, Finaliste de la Ligue des Champions d’Asie avec  Al Ain des Emirats en 2005 et vainqueur de la Coupe des Emirats pendant la même année.

En équipe nationale, Hadji a évolué de 1993 à 2002, avec 12 buts en 64 sélections. Son idole depuis qu’il avait 15 an en France, était Mustapha El Haddaoui qui jouait au mondial mexicain de 1986.

Hadji a donc attendu 8 ans pour faire ses débuts au Mondial américain de 1994 en compagnie de son joueur préféré, El Hadaoui, avant d’enchainer avec le Mondial français en 1998 au sein d’une équipe sensationnelle dirigée par le sélectionneur Henri Michel et menée par une belle ossature du capitaine Nayeb, Rossi, Hadrioui, Saber, Smahi Triki, Chiba, Chippo, Lakhlej Hadda Camacho… et autre Bassir.

Lors de ce Mondial, Hadji a commencé par magnifique but dans les filets de la Norvège dans match terminé sur un nul de (2-2). Les Lions qui se sont inclinés face au Brésil (3-0) lors du 2e match, ont quitté ce Mondial sur une belle victoire de (3-0) au détriment de l’Ecosse, ce qui leur donnait la qualification au 2e tour sans le complot honteux du Brésil, déjà qualifié, pour mener avec lui la Norvège au détriment du Maroc.

Auparavant et à trois mois du début de ce Mondial français, Hadji avait disputé la Coupe d’Afrique des Nations au Burkina Faso en mars 1998 où il a marqué un but historique dans les filets de l’Egypte.

Hadji et les Lions avaient terminé cette CAN burkinabé en quart de finaleaprès une défaite déméritée face à l’Afrique du Sud (2-1) alors que l’Egypte qualifiée en phase finale de cette CAN grâce au Maroc, premier de son groupe lors des éliminatoires, avait remporté le sacre final avec une seule défaite concédée face à l’équipe nationale et un seul but encaissé, celui acrobatique de Hadji.

Au terme de cette CAN 1998, Hadji avait l’honneur de remporter le Ballon d’Or Africain pour devenir le 4e joueur marocain à gagner ce trophée après Ahmed Faras en 1976, Baddou Zaki en 1979 et Mohamed Timoumi en 1985.

Ce sont là les meilleures grandes performances de Hadji qui n’est autre que le frère aîné de Youssef Hadji, finaliste avec la génération suivante des Lions de l’Atlas lors de la CAN 2004 difficilement remportée par la Tunisie sur son sol (2-1).

C’est ainsi qu’est venue la fin de la glorieuse carrière de Mustapha Hadji qui a joué plus de 60 matches avec l’équipe nationale et à qui un hommage lui a été rendu avec un jubilé en octobre 2016 au Grand stade d’Agadir et qui a connu la participation de plusieurs stars internationales de ses amis, ici et ailleurs, à l’instar de Ronaldinho, Bernard Lama, Nadir Essayed, Badr Hari, Abdelhafid Tasfaout, Zoubeir Baya… ainsi que ses anciens coéquipiers Naybet, El Haddaoui, Salaheddine Basser… et tant d’autres.

En parallèle avec le foot, Hadji avait exercé d’autres fonctions, celle de  consultant pour la chaîne de télévision Eurosport France durant la CAN 2008 tout en étant, par la suite, l’un des ambassadeurs pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud en compagnie d’autres stars  George Weah, Mark Fish, Abedi Pele, Hossam Hassan, Roger Milla, Emmanuel Maradas, Lucas Radebe, Philemon Masinga, Horace Burrell, Jomo Sono, Kalusha Bwalya…

Militant du foot, Mustapha Hadji s’est également distingué par son soutien à l’action humanitaire contre le racisme à travers plusieurs campagnes dans différents rendez-vous internationaux.

Ce qui lui a valu plusieurs distinctions dont celle de « Joueur de légende », trophée offert par la CAF en 2014.

Rien donc n’empêche Mustapha Hadji de rester attacher à son sport préféré où il est aujourd’hui entraîneur adjoint du Français Hervé renard, sélectionneur des Lions de l’Atlas qui sont toujours en lice pour aller au Mondial 2018 et à la CAN 2019…

Bravo et bonne continuation…

Rachid Lebchir

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