Nabil Benabdallah reçoit Nabil Chaath au siège du PPS

Replacer la cause palestinienne sur le devant de la scène

La cause palestinienne a été au cœur des échanges tenus, jeudi dernier, entre Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS et Nabil Chaath, conseiller du président palestinien au siège du PPS à Rabat. Cette rencontre est intervenue à quelques jours du sommet arabe, au cours duquel la question palestinienne sera de nouveau débattue.

L’occasion pour le patron du PPS, accompagné de Abderrahim Bansar et Karim Taj, membres du bureau politique, de rassurer le responsable palestinien sur la position marocaine. Selon lui, «la naturalisation des relations avec Israël ne figure pas sur l’agenda politique du Maroc». Benadabdellah assure que cette question est tranchée compte tenu des convictions du souverain et de l’ensemble du peuple marocain. Si la position du Maroc est claire, celle des autres pays arabes continue de susciter les craintes des responsables palestiniens. Benabdallah s’est montré rassurant, affirmant que les pays arabes ceux du Moyen-Orient, ne peuvent pas ouvrir la voie à la naturalisation, du moins de manière officielle.

C’est d’ailleurs l’ambition affichée par Nabil Chaath qui a appelé les pays arabes à reconsidérer leurs rapports avec Israël. «Nous leur demandons pas de lutter contre Israël, mais de s’opposer uniquement à la naturalisation», a-t-il dit tout en rappelant que les Palestiniens ne revendiquent pas la destruction d’Israël, mais la fin de l’occupation et le rétablissement de la paix avec la reconnaissance d’un état palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec l’Etat d’Israël.

Outre cette question, la mobilisation de ressources financière en faveur du peuple palestinien a également été abordée lors de cette rencontre. Le conseiller du président palestinien a insisté sur la nécessité de renforcer l’appui financier en faveur de la Palestine. Il compte sur le prochain sommet arabe, qui se tiendra le 29 mars à Tunis, pour acter un nouvel appui financier. Les recettes dont dispose actuellement l’autorité palestinienne suffisent à peine pour couvrir les dépenses jusqu’à fin 2019, d’après Nabil Chaath.

La mobilisation de ressources est indispensable pour compenser les pertes causées par la fuite des recettes douanières au profit d’Israël. Sans oublier la décision des Etats-Unis d’annuler ses aides financières qui étaient destinés aux Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. D’ailleurs, Nabil Chaath n’a pas manqué l’occasion pour dénoncer la position du président américain, Donald Trump sur le dossier palestinien. Il regrette la partialité de Trump dans le conflit israélo-palestinien. Le responsable palestinien conserve toutefois son optimisme. Pour lui, les tentatives du président américain de réduire à néant la cause palestinienne sont vouées à l’échec. Il dit également être conscient de la complexité de la situation dans le monde arabe, ce qui ne favorise pas l’installation d’une force commune à même de contrer la volonté d’Israël de détruire l’autorité palestinienne en partenariat avec l’administration américaine de Trump.

Nabil Benabdallah, qui a également exprimé ses regrets face aux attitudes hostiles, a insisté sur la nécessité de replacer la question palestinienne sur le devant de la scène. Car, pour Benabdallah, l’intérêt accordé à ce dossier n’est plus aussi vif qu’auparavant. En dépit de tout cela, «le peuple palestinien n’abandonnera pas sa résistance», affirme pour sa part Nabil Chaath qui considère que cette résilience n’est pas seulement politique, mais aussi démographique. Pour lui, la résistance démographique, laquelle se manifeste à travers la croissance de la population, est indispensable pour concrétiser la solution à deux Etats.

La situation de la gauche dans le monde a également été abordée par le secrétaire général du PPS et le conseiller du président palestinien. Dans la région arabe, la gauche s’effrite peu à peu par manque de visibilité. Benabdallah le dira clairement : «Aujourd’hui, nous ne savons plus qui appartient à la gauche», a-t-il conclu.

Hajar Benezha

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