En France, l’hiver fait exception, en ces moments de tension. Habituellement, il y soufflait un froid de canard, à l’instar des contrées d’outre-mer, mais les torchons brûlants des gilets jaunes et les bombes lacrymogènes des services d’ordre qui enflamment les symboles tricolores dans les espaces parisiens, tendent à déroger à la règle.
La hausse des prix à la pompe, en dépit de la chute des courbes tarifaires de carburants, le gel salarial des smicards, la paralysie des appuis publics et des pensions de retraites…, font sombrer l’Hexagone dans une réelle tourmente qui pourrait déboucher sur un imminent référendum.
Dans la péninsule ibérique, le cataclysme électoral dans la région de l’Andalousie où l’extrême droite (VOX) survole l’hémicycle andalou et l‘inévitable issue du chef de l’exécutif à annoncer des élections anticipées pour contourner le blocage et pouvoir former sa majorité, constituent, en fait, de sérieuses tracasseries pour ce pays agité de l’autre rive de la Méditerranée. L’entrée en lice fracassante des extrémistes du VOX, en terre sévillane et consorts, pourrait générer une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire espagnol et chambouler, semble-t-il, une politique jusqu’ici apaisante.
Quelle incidence aurait ce nouveau scénario inquiétant de nos voisins du vieux continent, sur nos rapports respectifs aux plans humain, politique, géostratégique, économique…? Sans avoir l’intention de fourrer le nez dans les affaires externes, il est bien évident que ces perturbations de taille qui s’opèrent chez nos partenaires séculaires, nous interpellent à fortiori, à plus d’un titre. L’intransigeance des doléances parait-il, fort légitimes du peuple français, dues à la dégradation des conditions de vie, influerait, sans nul doute, sur l’évolution sociale de la diaspora marocaine et, en conséquence, impacterait les relations privilégiées entre nos deux pays.
De même, la marée extrémiste qui semble envahir le champ politique espagnol, confortant déjà la présence quoi qu’infime du Podemos, altérerait l’ascension favorable dont jouit notre intégrité territoriale aussi bien sur le front bilatéral et quasiment régional qu’international. Nonobstant, malgré cette situation préoccupante, il faut bien dire que notre pays tient avant tout à la stabilité et n’est nullement prêts à y renoncer, en dépit des turbulences tant internes qu’externes. Il ne fait donc pas de doute que la vigilance sans relâche et le relèvement des cadences réformistes demeurent, plus que jamais, des boucliers incommensurables contre les changements aléatoires qui pourraient advenir sur les stratégies et les politiques à court et à long terme.
Si la France et l’Espagne traversent présentement des moments difficiles de leur histoire, il nous appartient d’en tirer les leçons afin d’éviter toute contagion fâcheuse. De surcroît, les accrocs musclés qui éclatent dans une nation réputée, tel que la France, pour être dépositaire de la démocratie et des droits de l’homme, depuis l’ère des lumières, ne sauraient nous amener à verser dans l’alarmiste et le nihilisme quand ce serait le cas dans notre pays ! Le chemin du processus démocratique et du développement n’est et ne sera point d’une linéarité sans embûches.
