Mot du secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah

Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, a prononcé un discours, lors de la visite de recueillement sur la tombe du défunt fondateur du parti Ali Yata, mercredi au cimetière Chouhada à Casablanca.

Voici, par ailleurs, la traduction du discours de M. Benabdallah :

« Camarades,

Nous voici, comme chaque année, rassemblés en un rassemblement d’hommage, de commémoration et d’enseignement, devant l’âme pure d’un homme remarquable et d’un leader exceptionnel, le regretté de la patrie, du peuple et du parti, le défunt Ali Yata, le patriote démocrate progressiste, que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde.             

Vingt-sept ans ont passé, comme un clin d’œil, depuis cette perte douloureuse, et nous voilà commémorant la disparition tragique de notre guide et phare dans notre parcours, l’un des plus éminents du paysage politique marocain, de notre rang national démocratique et de notre gauche marocaine, pendant plusieurs décennies.

Nous ne nous rassemblons pas aujourd’hui, seulement pour évoquer le parcours de Si Ali, le symbole de la génération des fondateurs, riche en sacrifices et dons, politiquement, médiatiquement et au niveau parlementaire, mais aussi et surtout pour continuer de puiser les leçons qui constituent un héritage inépuisable, en ce sens que celui qui n’a pas un passé n’a ni présent ni avenir. Et c’est ainsi qu’il est possible de poursuivre la voie avec loyauté et renouvellement.

Oui, ce sont 27 années qui ont passé depuis que Si Ali nous a quittés, beaucoup de choses ont changé au cours de cette période dans notre pays que notre regretté n’a pas vécu pour les voir bien qu’il était parmi ceux qui en ont posé les premières bases.

Mais beaucoup de choses méritent encore militantisme et lutte sur les pas et la voie de notre regretté Ali Yata.

C’est pourquoi nous ne nous écarterons pas de ce droit chemin, en vue de l’édification du Maroc fort et prospère pour lequel de grandes figures nationales ont passé leur vie à en rêver et à y travailler, fondé sur la consolidation de notre intégrité territoriale, la démocratie, les libertés, le développement économique, la justice sociale et la dignité.

C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, la classe politique nationale en général, et particulièrement le rang démocratique et spécifiquement la gauche marocaine ont besoin d’hommes et de femmes de la trempe du défunt Ali Yata. Des hommes qui ont marqué effectivement notre espace public, au cours du XXe siècle, par leur patriotisme, leur engagement, leur résistance, leur intégrité, leur dévouement, leur audace, leur courage et leur responsabilité.

Ainsi était Si Ali que ce terreau authentique a engendré pour cette grande nation, tout comme il a engendré d’autres de sa stature dans de nombreux et divers domaines intellectuels et politiques. Et il est capable d’en engendrer d’autres encore.

Et combien nous avons besoin, aujourd’hui, alors que notre pays est confronté à de nombreux défis et enjeux, de ces qualités que possédait la première génération des fondateurs.

Ce sont des qualités difficiles à traduire en simples mots, car elles étaient un mode de vie, une manière de penser, un ensemble de comportements… puis ce sont des qualités humaines nobles qu’il convient de perpétuer à travers le temps. Il n’est pas question de les considérer comme faisant partie d’un passé révolu dont nous sommes nostalgiques, ou comme faisant partie des choses qui sont soumises par leur nature au changement avec le temps.

Oui camarades, combien, aujourd’hui, nous avons besoin, non seulement dans notre parti, mais dans tout l’espace politique, de nous inspirer des expériences remarquables d’une génération remarquable, à sa tête notre regretté Si Ali, qui était l’exemple de celui joignant la parole juste à l’action dévouée, de l’optimisme, de l’ouverture des perspectives quels que soient les difficultés, les épreuves et les déceptions. Et qui était le modèle de la réflexion rationnelle basée sur la réalité avec méthodologie et rigoureux dans l’analyse dialectique. Qui était un exemple de l’honnêteté intellectuelle, de la rectitude et de la crédibilité et qui était aussi fidèle à ses principes, à ses valeurs et à sa ligne intellectuelle et politique qu’à son attachement à l’action unitaire et aux grands consensus.

En effet, combien nous avons cruellement besoin d’évoquer le courage de notre défunt Si Ali dans l’expression des positions responsables, la clairvoyance et la perspicacité sans calculs étroits. En ce sens que les intérêts du pays et du peuple étaient la priorité avant tout, en tout temps et en toutes circonstances, et au-dessus toutes autres considérations émotionnelles qui conduiraient à l’opportunisme ou à l’aventure.

Ce qui justifie, avec force, le besoin du Maroc et de l’espace politique actuel à des femmes et des hommes qui s’inspirent du parcours de Si Ali et des figures nationales remarquables est que notre pays, aujourd’hui, a grandement besoin de s’appuyer sur ce qui est positif et sur les acquis réalisés en vue de s’engager dans une nouvelle génération de réformes profondes et effectives, avec un nouveau souffle démocratique.  

Comme notre Maroc mérite cette transition vers un avenir meilleur en termes de développement et de démocratie, et comme le changement nécessite des hommes et des femmes qui en portent le fardeau et en payent le coût avec persévérance, il est donc essentiel de faire émerger une classe politique nationale qui ne se contente pas d’une adaptation passive à la réalité, mais qui œuvre avec sincérité, volontairement et par militantisme, à la réalisation du progrès et du changement.

D’où la nécessité, aujourd’hui, de nous inspirer du parcours de Si Ali.

Que ton âme repose en paix, ô l’exemple, l’éducateur, le dirigeant, le penseur, le journaliste, le leader et le fondateur… sur ta voie nous avancerons. »