Parti pris

Celles et ceux qui n’ont pas voulu comprendre l’engagement de ministres PPS dans un gouvernement mené par le PJD ne voudront pas comprendre pourquoi il se retire en ce moment du gouvernement. Il faut dire que certains croient toujours que la terre est plate alors que sa rotondité a été démontrée scientifiquement! C’est dire que les explications subjectives ne s’arrêteront pas pour autant.

Et pourtant le communiqué de l’exécutif du PPS est clair. Le retrait du PPS du gouvernement fait suite à une appréciation politique qui a été maturée lors des discussions tenues aussi bien en interne qu’avec le Chef du gouvernement depuis que l’annonce a été faite pour un remaniement voire un renouvellement de l’équipe gouvernementale.

La détermination unanime du Bureau politique du PPS s’est constituée suite à l’impossibilité du Chef du gouvernement de sortir d’une approche arithmétique de la composition gouvernementale et d’aborder l’objectif assigné au remaniement : réunir les conditions de réussite de la mutation profonde du pays par la consolidation de la confiance et des acquis, l’ouverture pour le développement économique, l’accélération économique et l’efficacité institutionnelle et le développement de la justice sociale et spatiale ;  pour « un Maroc où s’estompent les disparités criantes et les comportements générateurs de frustration, où disparaissent les formes de rente existantes et les situations induisant des déperditions de temps et d’énergie».

Faut-il le rappeler que lors du dixième congrès national du PPS, à la mi-mai 2018, la proposition étayée d’un «nouveau souffle démocratique»  a été faite. «Un souffle qui soit capable de générer une nouvelle dynamique politique, qui rassure l’opinion publique pour qu’elle retrouve l’enthousiasme qui lui a ouvert plein d’horizons il y a près de vingt ans». Pour cela, il faut mettre en œuvre maintenant, et beaucoup plus qu’hier, « un programme gouvernemental ambitieux basé sur des priorités fondamentales et une volonté forte de mener à bien le projet de réforme, de relever ses défis et de remporter ses paris».

Depuis l’action gouvernementale a été marquée par des pesanteurs qui ont augmenté son inertie face à l’évolution politique de la société marocaine, à ses aspirations et à ses attentes. L’attentisme, les hésitations, les querelles internes à la majorité, la prédominance de la quête électorale sur l’action gouvernementale collective, «les affaires»  et autres gaucheries ont affaibli la cohésion de l’équipe gouvernementale et son efficacité à prendre à bras le corps les problèmes vécus au quotidien par la population.

Devrait-on préciser que les ministres du PPS au sein du gouvernement d’une part, la direction du PPS à travers son action politique et mobilisatrice d’autre part, se préoccupaient de cette situation et agissaient pour son dépassement. L’inanité, le ronronnement sans plus, de l’action gouvernementale s’est conclue par l’appel royal solennel au renouvellement «pour hisser l’action à des niveaux supérieurs».

Dans l’attente de la réalisation du remodelage gouvernemental, le retrait du PPS est une marque de responsabilité en continuité avec ses positions précédentes pour servir le pays et sa population; contribuer à la transformation de la société marocaine en œuvrant à son émancipation et à la promotion de la démocratie dans tous ses aspects, agir pour un Maroc souverain, moderne, démocratique, émergent et sans inégalités sociales et spatiales. C’est notre parti pris.

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