Le taux de teneur en pesticides dans les produits alimentaires de grande consommation devient de plus en plus inquiétant. L’on se rappelle, il n’y a pas longtemps, l’alerte lancée contre la consommation de certaines variétés de thé vert dont le taux de toxicité est élevé et présente un grand risque sur la santé du consommateur.
Aujourd’hui, c’est la menthe que nous utilisons dans la préparation du thé fortement consommé par les Marocains qui présente un niveau de résidus toxiques très élevé. Les analyses effectuées par les services compétents de l’ONSSA ont confirmé ce constat et avisent même des dangers liés à la consommation de cette plante.
Le taux de pesticides dans certains produits alimentaires refait surface et prend de plus en plus de l’ampleur. Le dosage, l’encadrement et la sensibilisation par rapport à l’utilisation des pesticides dans le secteur agricole pose un sérieux problème dans notre pays. Ces produits qui font partie des intrants agricoles sont malheureusement utilisés en vrac et sans restriction par les agriculteurs. L’amont du secteur reste toujours négligé et encore loin d’être érigé en priorité dans la politique agricole ni dans plan Maroc Vert.
Selon un opérateur agricole, la vente et le commerce des pesticides ne sont soumis à aucune restriction ni autorisation préalables. Pire encore, le ministère de tutelle n’accorde pas une importance à la formation et à l’encadrement pour mieux utiliser ces produits qui peuvent gravement nuire à la santé de l’homme.
L’ONSSA (office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires) veut à cet effet mettre en place des mesures de contrôle intégré concernant la culture de la menthe. Les exploitations agricoles consacrées à la menthe abusent de l’utilisation de ces produits, atteste l’Office qui a mis en garde contre la consommation de cette plante dont la teneur en résidus toxiques est alarmante. Les différentes variétés de menthe sont concernées et différentes régions aussi sont pointées du doigt. Seule la menthe destinée à l’export est conforme à la consommation et subit les contrôles préalables nécessaires.
La menthe n’est pas la seule incriminée ; d’autres aliments sont dans le viseur. Il s’agit de la fraise produite localement qui présente un taux de contamination très élevé en pesticide. La liste peut toucher une grande partie des produits agricoles largement consommés sans aucune traçabilité préalable ni fiche technique de production. A qui incombe la responsabilité et comment corriger cette situation préoccupante qui menace au quotidien notre santé et nos assiettes?
Fairouz El Mouden