Le marathon du ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaaboune, pour convaincre le Parlement d’adhérer à son projet de loi de finances 2019 démarre ce lundi. La présentation est prévue en fin d’après-midi devant les deux chambres de l’Hémicycle.
Pour 2019, Benchaâboune propose de restructurer les investissements des établissements et entreprises publics. L’idée est de les réorienter essentiellement vers les secteurs sociaux pour renforcer la cohésion sociale. Des EEP comme le Fonds Hassan II pour le développement économique et sociale sont appelés à appuyer l’emploi en contribuant à la construction de nouveau centre de formation professionnelles. En fait, 90% de l’effort d’investissement sera consacré aux secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’environnement, du transport, de l’habitat, de l’agriculture et de l’éducation.
Désormais, tous les projets d’investissements feront l’objet d’études de faisabilité pour en mesurer l’impact socio-économique et le degré de cohérence avec les autres stratégies sectorielles. L’enjeu est de taille puisque le montant à mobiliser est considérable. En effet, les projets d’investissements pourront absorber pas moins de 99 milliards de dirhams en 2019. Encore faut-il réinventer la programmation des dépenses d’investissements pour remédier notamment au retard dans l’exécution des projets. En 2017, le taux de réalisation des investissements des EEP a reculé de 5 points par rapport à 2016.
Dès l’année prochaine, les EEP doivent compter davantage sur leurs ressources propres. Les transferts de l’Etat vers ces structures augmentent chaque année de 4%. Aujourd’hui, l’ambition du gouvernement est de rationaliser ces transferts en poussant les EEP à diversifier leurs sources de financement. Ce qui leur permettra aussi de régler leur dette. Le cumul des dettes empoisonne de nombreux EEP. Lors du dernier conseil des ministres, le roi a appelé certains établissements à s’acquitter de leurs dettes et arriérés cumulés. Face à cette situation, le département de Benchaâboune s’apprête à adopter un plan d’action destiné à réorganiser ces établissements. Dans le viseur, le statut des filiales et des actifs qui ne sont pas directement liés avec l’objectif principal des EEP.
L’objectif est de rationaliser les dépenses de ces entités à travers le recours aux contrats-programmes. Dans le même ordre, une refonte du modèle économique de certains EEP est prévue. Cette réforme se fera au niveau institutionnel et sur le plan de la politique d’investissement. L’idée est de pousser ces structures à repenser leurs investissements en accordant la priorité aux projets de court et moyen terme. La réforme annoncé dans ce rapport accompagnant le PLF 2019 laisse subsister le doute sur la liste des établissements et entreprises publiques qui seront privatisés. L’on sait toutefois que ces privatisations pourront apporter 6 milliards de DH.
Hajar Benezha