Précaution

Dans la commune rurale de Tamri, dans celle de Sidi Ali Ben Hamdouch, et certainement en d’autres lieux côtiers, l’intégrité de la zone littorale est bafouée. Malgré l’arsenal juridique qui existe, le constat du non-respect des dispositions légales est relevé. Il a fallu beaucoup de temps pour que notre beau pays se dote des lois nécessaires à la protection de son environnement littoral et à la réglementation des usages concurrents qui s’y exercent.

Mais rien ne semble arrêter ceux qui ont le bras plus long que celui de la Loi. La rente, et les égarements qu’elle couvre, permet d’aller vite en besogne sans prendre en considération les précautions nécessaires pour assurer la cohérence et l’harmonisation entre l’exploitation du littoral et sa nécessaire protection.

Le «Plan National du Littoral», prévu par la Loi 81-12 relative au littoral, reste encore dans les neurones de ses concepteurs.Les études sont en cours pourrait-on rétorquer! Certes, celles de la vulnérabilité des côtes marocaines viennent d’être lancées. D’autres aussi ou le seront. Sauf que, dans cette attente qui dure, « le principe de précaution » devra être mis en œuvre afin d’assurer la préservation et le développement durable du littoral par l’ensemble des acteurs concernés. La population souffre autant que la nature!

La précaution n’est pas aussi de mise dans les réseaux sociaux pour traiter les cas de grippe saisonnière enregistrés. Malgré les explications et les assurances fournies sur la situation épidémiologique de l’influenza, certains persistent à mettre en doute les données nécessaires relatives aux actions de prévention et de riposte développées. A vouloir inquiéter la population, on ne peut faire mieux ! S’ajoute à cette situation, les conséquences de l’apparition de la fièvre aphteuse dans certaines zones circonscrites. Les audios se multiplient pour prôner l’interdiction de la consommation de la viande. Végans sans le savoir, les intervenants cherchent plus à attiser une panique qu’à promouvoir un régime alimentaire ou des relations nouvelles entre les humains et les animaux. Attitude maladive et perverse, elle trouve dans la situation de stagnation politique et gouvernementale les conditions pour se répandre. Sans vergogne, on assiste ces derniers jours au façonnage d’un discours basé sur le psychotique et la dérision.

La communication est une arme tranchante et personne n’est obligé de la faire dans une langue qui lui est étrangère. La dérision sur les fautes de grammaire et de prononciation de n’importe quel individu est toujours un moment d’humour. Cela dépasse l’amusement pour s’intégrer dans une approche de persiflage orienté quand il s’agit d’ironiser sur les connaissances linguistiques du Chef du gouvernement. Encore que le contexte ne s’y prête pas ! Le débat sur la langue dans l’enseignement a repris de plus belle. Les esprits s’échauffent et les clans s’organisent. Faut-il rappeler que la constitution, dans son article 5, est claire à ce sujet.

Toute volonté d’abaisser une langue au niveau de l’ignorance de ses utilisateurs probables est vouée à l’échec. Il n’y a qu’à s’informer sur le mandarin, le hindi, l’hébreu, le hongrois, le japonais, le finnois et autres idiomes. De même toute volonté de faire supporter à notre progéniture les méfaits et les échecs d’une arabisation de façade, telle que pratiquée depuis au moins 1980, ne peut être acceptable. La précaution doit être de mise dans ce domaine pour donner au système éducatif, en crise, la substance nécessaire à sa renaissance. L’approche «taliban» est un échec cuisant et patent. Qu’elle soit soft, comme pratiquée depuis 1961, ou hard par l’autorité, le pouvoir et l’arbitraire depuis «les années 80 de notre jeunesse». L’imposition d’une coupure linguistique totale entre l’enseignement secondaire d’une part, et l’enseignement supérieur et la vie publique d’autre part n’a favorisée que l’introduction de valeurs étrangères à notre société qui ont gâché la vie à notre jeunesse. Le jour où la vie publique, dans tous ses aspects du quotidien, imposera l’utilisation d’un langage, celui-ci sera sacré et ne nécessitera aucune législation pour sa protection ou sa promotion.

Sans aliénation ni assimilation aucunes, faut-il plagier Deng Xiaoping pour l’affirmer, «Peu importe qu’une langue soit officielle ou non, si elle remplit ses fonctions et permet l’intégration dans la vie publique, elle est bonne pour être utilisée dans l’enseignement». Principe de précaution.

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