«Pressa»est le titre de la nouvelle pièce de théâtre de «Masrah al Oufouq» (théâtre de l’horizon) qui entame cette saison, une nouvelle aventure artistique et théâtrale. La troupe a su grâce à ses efforts et son travail sérieux au fil des ans, passer de l’amateurisme au professionnalisme et à l’autoproduction de ses pièces.
En effet, cette saison, la troupe s’ouvre sur les lauréats de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC), notamment avec le réalisateur Ali Elbouhali. La pièce braque les lumières sur le thème de la migration par le biais du théâtre. Le réalisateur a opté pour le café comme endroit de rencontre et d’échange entre cinq personnages qui ont choisi de quitter leurs villes respectives pour chercher un avenir meilleur ailleurs.
Le choix est tombé sur l’une des villes marocaines du Nord. L’espace est meublé de personnages et de gens désirant immigrer vers l’autre rivage de la méditerranée. Ce sont des rêves qui se rencontrent, des aspirations, mais aussi des angoisses qui hantent les esprits. La scénographie met en lumière un espace à la fois clos et ouvert sur l’ici et l’ailleurs.
Cinq personnages dont Halima, une jeune fille qui court derrière l’argent pour assurer un avenir prometteur, Lhaj (propriétaire du café), Hajar, divorcée qui a pu décrocher un contrat de travail afin de quitter le pays et rejoindre d’autres horizons. Au contraire de Halima qui utilise son corps pour gagner plus d’argent, Hajar ne ménage aucun effort pour assurer dignement une somme importante pour partir. La pièce met également en évidence El Maati, qui décide quant à lui, de s’installer dans sa ville après avoir vécu en Italie.
En parallèle de ces quatre personnages, la pièce nous présente Mani, un jeune musicien subsaharien qui a déposé ses valises dans la ville, en préférant jouer de la musique devant le fameux café de Lhaj. Un jeune qui a parcouru des distances pour s’installer dans la ville et vivre de son art.
Dans la pièce, le jeu est parfois réaliste et met en évidence le phénomène de la migration. «Notre façon de travailler est professionnelle avec une profondeur et une recherche académique pour créer un spectacle réaliste. La pièce est puisée dans le vécu, dans la réalité marocaine. On a essayé à travers ce travail de montrer cette réalité sur les planches», indique le réalisateur de la pièce, Ali Elbouhali.
Mohamed Nait Youssef