Sous Le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, la Société Marocaine de Cardiologie a tenu le 5 octobre son 22e Congrès National lequel devait prendre fin aujourd’hui. Cet important évènement médical traitera essentiellement de deux pathologies cardiaques graves, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’infarctus du myocarde, ainsi que des dernières innovations en matière de cardiologie interventionnelle.
Contrairement à ce que peuvent croire beaucoup de nos concitoyens, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est affection qui est fréquente dans notre pays, qui faut – il le rappeler est confronté à plusieurs facteurs de risque de l’AVC, dont notamment le tabagisme, l’Hypertension artérielle, l’obésité, l’alcool etc. On ne sait jamais quand ni où il va frapper. En réalité nul n’est à l’abri d’un AVC, il frappe jeunes, vieux, hommes, femmes, sportifs ou non.
Qu’est-ce qu’un AVC?
L’Accident vasculaire cérébral est le plus souvent, causé par un caillot de sang qui bouche une artère cérébrale. Le sang ne peut alors plus passer et en conséquence, il n’apporte plus d’oxygène. Toutes les cellules que l’artère alimentait meurent donc par manque d’oxygène. De ce fait, il est très important de déceler au plus vite un AVC afin que la zone touchée soit «débouchée» au plus vite, pour que les séquelles soient le moins nombreuses possible.
C’est quoi un infarctus du myocarde?
L’infarctus du myocarde est une destruction du tissu cardiaque, c’est-à-dire du muscle du cœur, celle-ci est consécutive à une diminution, voire un arrêt de son irrigation sanguine, qui résulte de l’obstruction d’une artère du cœur par un dépôt de graisse (athérome), ou un caillot de sang. Un homme sur cinq entre 40 et 60 ans est concerné par l’infarctus…Sachant aussi que la femme et la personne jeune sont eux aussi aujourd’hui de plus en plus touchés par l’infarctus qui chaque année, est à l’origine de millions décès et invalidités durables.
Des chiffres à connaitre
Chaque année, 15 million de personnes dans le monde subissent un AVC et, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’AVC reste la seconde cause mondiale de décès parmi les personnes de plus de 60 ans, et la 5e chez les adultes d’âge moyen, avec près de 6 millions de morts par an. L’AVC fait ainsi deux fois plus de décès que le SIDA et plus que la tuberculose et le paludisme réunis.
Au Maroc, l’AVC est responsable de plusieurs milliers d’hospitalisations, chaque année. Son incidence estimée serait de 300/100.000 habitants.
Vu la fréquence des facteurs de risque vasculaires et le vieillissement de la population au Maroc, ces accidents vasculaires cérébraux constituent actuellement un véritable problème de santé.
Des enjeux de santé publique
Au niveau mondial, l’accident vasculaire cérébral (AVC) se classe derrière les maladies cardio-vasculaires et devant les maladies infectieuses à savoir les infections pulmonaires ou diarrhéiques, la tuberculose, le sida ou le paludisme. Les personnes victimes d’AVC qui s’en sortent vivent parfois avec des séquelles.
L’AVC est une priorité de santé publique mésestimée aussi bien en termes de morbidité et mortalité qu’en termes médico-économique et de poids pour le système de santé, en outre l’AVC reste méconnu, tant du public que de la part de nombreux professionnels de santé (médecins et infirmiers). De ce fait, la prise en charge des AVC est un enjeu de santé publique au regard de leur fréquence, de leur mortalité, du risque de handicap pour les individus.
Conscient de cette réalité, des drames inhérents aux AVC, la Société Marocaine de Cardiologie, a programmé pour son 22e Congrès National, qui se tient à Marrakech du 5 au 7 octobre 2017, deux pathologies cardiaques graves, l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’infarctus du myocarde, ainsi que des dernières innovations en matière de cardiologie interventionnelle.
Innovation thérapeutique de l’Accident vasculaire cérébral
Extraire mécaniquement le caillot de sang, à l’origine d’un accident vasculaire cérébral (AVC), porte le nom de thrombectomie mécanique. Elle consiste à aller chercher directement dans le cerveau du patient le caillot sanguin responsable de l’attaque cérébrale. Cette technique thérapeutique, qui constitue une révolution dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) les plus sévères, permet de réduire significativement les risques d’handicaps qui peuvent s’en suivre.
Cette nouveauté thérapeutique, sera présentée aux cardiologues marocains, par des experts internationaux, lors du 22e Congrès national de Cardiologie, qui aura lieu à Marrakech du 5 au 7 octobre, indique Dr Samir ZTOT, président de la société Marocaine de Cardiologie.
D’ailleurs, plusieurs études ont confirmé les très bons résultats de cette technique, utilisées par plusieurs unités neuro-vasculaires dans le monde, spécialement dédiées à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Notamment l’étude parue dans le New England Jornal of médecine.
Et il est important de signaler, indique Dr Samir ZTOT, que comme l’infarctus du myocarde, l’AVC est la plupart du temps provoqué par l’obturation d’un vaisseau sanguin.
Les tissus et organes situés après ce « bouchon » ne sont plus irrigués. Privés de l’oxygène transporté par le sang, ils se nécrosent rapidement. Si la circulation sanguine n’est pas rétablie, les séquelles peuvent être irréversibles.
Et comme chaque année, une session sera dédiée aux jeunes cardiologues Marocains, pour la maitrise des nouvelles techniques diagnostiques et thérapeutiques, notamment en cardiologie interventionnelle.
Peut-on prévenir l’AVC?
La réponse est oui. En effet on peut prévenir les accidents vasculaires cérébraux, cette prévention demande d’adopter une bonne hygiène de vie. Cela revient à arrêter le tabac, à modérer la consommation de l’alcool. Il est aussi conseillé de pratiquer des exercices physiques et éviter la sédentarité, le maintien d’un poids santé est essentiel dans la prévention du mal. Il faut aussi gérer le stress qui est un facteur clé qui s’avère très néfaste. Il est idéal d’avoir un suivi médical régulier. Pour clore ce chapitre, il est important d’être à l’écoute de son corps, d’être attentif aux moindres symptômes et de consulter un spécialiste en cas de doute.
Enfin, la qualité de vie des personnes qui ont subi un AVC peut encore être améliorée. C’est pourquoi il est opportun de sensibiliser et d’informer le public, mais aussi les professionnels de la santé à propos des causes et des symptômes de l’AVC.
Abdelaziz Ouardirhi