Le rapprochement américano-cubain bien mis à mal…

Dans son discours de clôture de la session parlementaire, le Président cubain Raul Castro s’en est violemment pris, ce vendredi, à la politique anti-cubaine initiée par le Président Trump en la considérant comme étant imprégnée «d’une rhétorique vieille et hostile, propre à la guerre froide».

Ainsi, à la veille du deuxième anniversaire de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays et même si leurs ambassades respectives resteront ouvertes à Washington et à La Havane, le nouveau président américain, qui dénonce le rapprochement entre les deux capitales, aurait  interdit toute négociation avec des entreprises cubaines qui appartiendraient à ce fameux conglomérat Gaesa contrôlé par l’armée depuis le démantèlement de l’ex-URSS; une décision qui reste, tout de même, difficile à mettre en œuvre car du fait de l’opacité du Gaesa, il ne sera pas aisé de déterminer les entreprises concernées.

Aussi, d’après certains spécialistes, ce sont essentiellement des sociétés cubaines omniprésentes dans le secteur du tourisme qui vont pâtir de ces mesures en ce moment même où l’économie de l’île est déjà en proie à une importante récession à cause de la baisse des livraisons du pétrole vénézuélien. Pour rappel, le mois dernier, le président américain avait durci le ton face à Cuba devant un parterre d’exilés anti-castristes.

Dans son intervention, Donald Trump avait  notamment glorifié le passé et les figures de la lutte anti-castriste, rendu un hommage appuyé aux rescapés de la fameuse expédition de la Baie des cochons de 1961 et s’était même engagé à «annuler le marché totalement inéquitable» conclu par son prédécesseur avec un «régime militaire…brutal…(qui) n’aide pas les Cubains» avant de déclarer :  «Maintenant que je suis votre président, l’Amérique va dénoncer les crimes du régime Castro et se tiendra aux côtés du peuple cubain dans sa lutte pour la liberté car nous savons qu’il est préférable pour l’Amérique d’avoir un avenir avec des gens de pays où ils peuvent réaliser leur propre rêve».

Enfin, même si Donald Trump semble, pour le moment, se limiter à mettre en place des restrictions «touristiques» en interdisant la conclusion de transactions commerciales avec des entreprises liées au régime, les cubains seraient bel et bien sur le point de revivre les malheureux effets de la guerre froide dans la mesure où le régime contrôlerait les principaux secteurs de l’économie nationale et qu’il n’est pas dit que, cette fois-ci, Moscou va venir à la rescousse.

Nabil El Bousaadi

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