Transparence

Aux besoins de la société dans sa transformation et son adaptation aux diverses pressions du contexte dans lequel elle évolue, s’ajoutent celles de l’environnement global. C’est ainsi que pour les plus optimistes, «Le Maroc ne devrait plus tarder à prendre les bonnes décisions» dans la mise à niveau de sa politique sociale.

La complexité des approches donne du fil à retordre aux décideurs pour trouver la juste solution entre un accès généralisé, la transparence nécessaire et l’efficacité souhaitée. Un accès qui donne à tout un chacun le droit aux «droits de la citoyenneté», une transparence dans les opérations qui permet de superviser et de contrôler l’action et une efficacité dans la satisfaction des besoins, particulièrement ceux des démunis et des défavorisés.

Les dépenses publiques de la politique sociale, financées par l’impôt et par les cotisations sociales,ne peuvent par leur seule augmentation aboutir aux résultats escomptés. Elles doivent être effectuées dans le cadre d’une gouvernance qui répond à la satisfaction des besoins de la population et à la maitrise du coût de la prestation.Cette gouvernance qui doit mettre fin aux arrangements, grands et petits, qui grèvent la dépense publique et la dévient de ses objectifs de solidarité.

L’amélioration des bénéfices de la population de la politique sociale ne peut se faire sans la transparence nécessaire. Qui fait quoi ? Qui bénéficie de quoi ? Qui couvre quoi et à quel coût ? Cette transparence doit englober l’ensemble des intervenants, de la population bénéficiaire elle-même aux organismes étatiques ou privés intéressés par la mise en œuvre de l’action sociale en question. Les difficultés ne sont pas impossibles à surmonter si l’ensemble partage la volonté de contribuer à la perfection, à la défense et à la promotion des droits et des intérêts socioéconomiques de la population et de la nation sans chercher à s’enrichir d’une manière indue aux dépens du système. Des passe-droits à la corruption, ces intérêts occultes constituent des obstacles à toute réforme qui vise à rendre la politique sociale transparente et efficace.

Dans une société où l’éthique est devenue plus faible que l’intérêt, la transparence est devenue une nécessité et une obligation. Si elle assure la probité de l’action, elle améliore sa gestion et rétablit la confiance dans le service public. La défiance est combattue par la transparence et la reddition des comptes ne peut que conforter la responsabilité. L’état actuel où tout est dilué encourage l’amollissement et la décrépitude de l’action publique dont la rentabilité est plus que discutable. L’exigence de transparence est autant économique que démocratique.

La détermination de la mise en œuvre de la transparence doit s’accompagner par un encadrement juridique qui permet le respect des besoins de la population et de la probité de l’action de l’administration et des intervenants intermédiaires, qu’ils relèvent de métiers auxiliaires, de la presse ou de toute autre nature. C’est aussi par l’entrainement de ces corps intermédiaires dans ce processus que les approches deviennent moins complexes et plus volontaires à assurer le succès de la réforme.

Les avancées positives de notre société restent sous l’ombre portée des dysfonctionnements de notre politique sociale. Que seuls certains, personnes et territoires, bénéficient des réalisations socio-économiques produites grâce à l’effort de l’ensemble pèse dans l’appréciation, la mobilisation et la participation de la population à s’approprier la démocratisation en cours. Cela handicape l’effort de modernisation et de développement soutenable engagé.

Les intérêts légitimes de la population reflètent ceux de la nation quelle que soit l’approche politique qui anime les acteurs du champ politique national. C’est à l’aune de la transparence et de l’efficacité que se mesure la volonté des uns et des autres de construire un Maroc moderne, démocratique, émergent et solidaire.

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