Une coalition américano-britannique contre les Houthis

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Pour affirmer leur solidarité avec les Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza depuis l’offensive lancée, le 7 Octobre dernier, les yéménites Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent, depuis novembre, des attaques contre les navires commerciaux ou militaires qui traversent la mer Rouge.

C’est à ce titre qu’un communiqué du Pentagone a annoncé qu’en réponse aux attaques menées par les Houthis contre des navires marchands traversant le détroit de Bab El-Mendab, dans la Mer Rouge, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont lancé, samedi soir, plusieurs frappes contre 18 sites distincts au Yémen.

Après avoir confirmé la participation de la Royal Air Force aux raids de samedi et annoncé que les quatre chasseurs-bombardiers Typhoon et les deux avions ravitailleurs qui avaient été mobilisés pour cette opération avaient visé « plusieurs cibles » concentrées sur « deux sites », le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a tenu à préciser que ces raids sont la « quatrième série de frappes de précision » effectuées par les forces britanniques contre les rebelles au Yémen.

L’opération de samedi ayant été confirmée aussi bien par des journalistes de l’AFP à Sanaa, la capitale du Yémen qui est aussi le fief des insurgés pro-iraniens, qui ont reconnu avoir entendu de très fortes explosions, que par une source sécuritaire proche des Houthis, le porte-parole des rebelles yéménites, Yahya Saree, a promis que ces derniers vont « répondre à l’escalade américano-britannique par plus d’opérations militaires sophistiquées contre toutes les cibles hostiles dans la mer Rouge et la mer d’Arabie, afin de défendre (leur) pays, (leur) peuple et (leur) nation ».

La réponse de Washington ne s’est pas fait attendre puisque juste après l’annonce de ces raids aériens qui ont été menés avec le soutien du Canada, de l’Australie, du Bahreïn, du Danemark, des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis ont annoncé avoir lancé des frappes unilatérales contre des sites houthis au Yémen qui leur ont permis d’abattre trois drones d’attaques et de détruire sept missiles antinavire positionnés à terre.

En rappelant, également, dans un communiqué commun que « plus de quarante-cinq attaques » effectuées, depuis la mi-novembre 2023, par les rebelles yéménites « contre des navires commerciaux et militaires constituent une menace pour l’économie mondiale et pour la stabilité et la sécurité régionale », la coalition précitée s’est dite fermement « engagée à protéger la liberté de navigation et le commerce international et à tenir les houthis pour responsables de leurs attaques illégales et injustifiables ».   

Après les menaces proférées par le secrétaire d’Etat américain à la défense, Lloyd Austin, qui a déclaré que les insurgés yéménites « subiront les conséquences de leurs actes (car) les Etats-Unis n’hésiteront pas à passer à l’action, si nécessaire, pour défendre les vies humaines et le libre commerce », le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a rappelé qu’un navire de la marine américaine a abattu un missile balistique anti-navire qui « visait probablement le MV Thorm Thor, un chimiquier/pétrolier battant pavillon américain et exploité par les Etats-Unis » et qui aurait été probablement « lancé dans le golfe d’Aden depuis des zones du Yémen contrôlées par les Houthis ».

Si l’on ajoute à cela, les bombardements quasi-quotidiens de l’armée israélienne, au sud-Liban, contre les combattants du Hezbollah, le mouvement chiite libanais de Hassan Nassrallah, c’est donc que le massacre en cours à Gaza ne va pas être cantonné dans la seule enclave palestinienne mais qu’il va s’étendre à d’autres régions du globe.

Alors, attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

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