Célébration du 1er Mai
Des manifestations, qui ont donné lieu à quelques échauffourées, ont célébré samedi, en France, en Espagne et à Berlin, la journée internationale des travailleurs en dépit des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19.
En France, les cortèges ont rassemblé, selon le syndicat CGT, plus de 170.000 personnes, un chiffre que le gouvernement estime plutôt à un peu plus de 106.000.
A Paris, peu avant le départ du cortège de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu’il y avait eu «beaucoup de frustration» l’an dernier avec un 1er-Mai confiné. Il s’est réjoui de reprendre ainsi les «bonnes habitudes».
De brefs affrontements ont opposé, dans plusieurs villes dont Paris, des membres de la mouvance d’extrême gauche violente Black Block et les forces de l’ordre, avec des jets de grenades lacrymogènes et quelques arrestations.
Six policiers ont été blessés en France, dont trois à Paris, ont indiqué les autorités. Pour sa part, la CGT a assuré que 21 personnes membres de leur cortège ont été blessées, dont quatre graves, par «un groupe d’individus» à la fin de la manifestation parisienne.
En Espagne, le nombre de participants aux manifestations a été limité pour cause de pandémie: ils étaient ainsi un millier à Madrid, entre la mairie et la place de la Puerta del Sol.
Dans la capitale allemande, des échauffourées ont eu lieu en marge d’une manifestation du 1er mai à Berlin où les forces de l’ordre ont annoncé l’interruption du rassemblement dans la soirée après avoir été, selon elles, attaquées par des jets de pierre et de bouteille.
En début de soirée, de brefs incidents ont opposé des membres de la mouvance d’extrême gauche violente Black Block et les forces de l’ordre notamment quand ces dernières ont évacué certains d’entre eux de la manifestation, a constaté une journaliste de l’AFP.
Une vingtaine de rassemblements ont eu lieu à Berlin, avec des mots d’ordre allant de la hausse des loyers à la politique migratoire en passant par l’opposition aux mesures de restrictions liées à la pandémie.
La CGT, qui a comptabilisé en France près de 300 manifestations, avait appelé, avec les syndicats FO, FSU et Solidaires à faire de ce 1er-Mai une journée «pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde».
Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés…: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l’assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente.
«On a beaucoup de raisons de venir manifester: le contexte sanitaire, social, l’appauvrissement global de la société», a affirmé à Lyon (centre-Est) Ivan Gineste, 50 ans, employé dans un lycée de la ville.
Dans le cortège à Strasbourg (Est), Clarisse Daull, retraitée de l’édition, a rapporté avoir eu envie «de venir deux fois», ayant «beaucoup souffert de ne pas défiler l’an dernier». «Depuis un an, il n’y a qu’un seul sujet, c’est le Covid» alors que «les travailleurs continuent à souffrir», a-t-elle déploré.
Mettant en avant le risque sanitaire, un autre important syndicat, la CFDT, avait opté pour un rassemblement virtuel sur Facebook avec des militants.
Dans la capitale espagnole, les dirigeants syndicaux Pepe Alvarez (UGT) et Unai Sordo (CCOO), dans leurs discours, ont demandé au gouvernement de tenir des engagements pris mais différés par la pandémie, comme renoncer à une réforme controversée des lois sur le travail, augmenter le salaire minimum et adopter une loi sur l’égalité de salaire homme-femmes.
La ministre du Travail Yolanda Diaz, qui s’est adressée aux manifestants à Madrid, a déclaré que «ce 1er mai n’est pas n’importe quel jour, parce que les valeurs d’emploi digne, de solidarité, d’égalité et de justice sociale (…) sont sans aucun doute les réponses les plus efficaces à la crise sociale et économique que nous traversons».