Mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe

El Otmani appelle à accélérer les projets stratégiques prioritaires

Le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a appelé à intensifier les efforts et à mobiliser toutes les énergies susceptibles de favoriser l’application des dispositions de la loi organique 26-16 relative à la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe et à l’accélération des projets stratégiques prioritaires qu’elle stipule, notamment l’inventaire des différents textes législatifs et juridiques qui doivent être adaptés aux dispositions de ladite loi, outre le dossier d’intégration de l’amazighe dans le système d’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

M. El Otmani qui présidait , mardi à Rabat, la première réunion de la Commission ministérielle permanente chargée d’assurer le suivi et l’évaluation de la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe, a indiqué que cet important chantier sera confié à la commission juridique qui sera constituée auprès de la commission ministérielle, appelant les membres de cette dernière à enrichir les documents préparés par le secrétariat permanent avec leurs observations, remarques et suggestions qui seront prises en considération dans l’élaboration d’un tableau de bord complet du plan gouvernemental intégré.

Il a expliqué que ce tableau de bord définira les obligations que les parties se doivent d’adopter dans le processus d’accompagnement, de suivi et de coordination, qui sont les principales tâches de la Commission, appelant le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique et l’Institut Royal de la Culture Amazighe à soutenir les efforts de l’ensemble des départements gouvernementaux et à apporter l’expérience acquise, chacun dans son domaine respectif.

Le chef du gouvernement a salué le travail préparatoire accompli par le secrétariat permanent du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, et remercié l’ensemble des départements gouvernementaux et institutions constitutionnelles qui ont réalisé leurs plans sectoriels en application de la circulaire du chef du gouvernement publiée en Décembre 2019, qui a veillé à impliquer les organes de la société civile, chacun dans son domaine de compétence.

Il a passé en revue, dans ce contexte, certaines réalisations du gouvernement, notamment l’enseignement de la langue amazighe dans cinq instituts supérieurs en application de la circulaire du chef du gouvernement datée du 28 juin 2017, ainsi que l’amendement du décret portant création du Prix du Maroc du Livre, le 14 mars 2018, élargissant ses catégories pour inclure, pour la première fois, le Prix du Maroc d’encouragement à la création littéraire amazighe et le Prix du Maroc d’encouragement aux études dans le domaine de la culture amazighe.

Au début de son allocution, M. El Otmani a évoqué certaines références majeures qui dessinent la place de la langue amazighe au sein de la mosaïque culturelle et linguistique du Maroc, notamment la Constitution marocaine dans son cinquième chapitre et le discours royal d’Ajdir en 2001, en vertu duquel a été créé l’Institut royal de la culture amazighe, ainsi que les références juridiques, notamment la loi organique n°26.16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique.

Le chef du gouvernement a également évoqué la loi cadre n° 51.17, qui stipule le développement de la langue amazighe à l’école, en tant que langue officielle et un patrimoine commun de l’ensemble des Marocains sans exception aucune, dans un cadre national clair conforme aux dispositions de la Constitution, ainsi que le programme gouvernemental 2017-2021, qui a appelé à la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue tamazighe, afin de remplir sa fonction, en tant que langue officielle.

Amzazi : le manque de ressources humaines stables…

Pour sa part, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi, a affirmé que l’intégration de l’enseignement de la langue amazighe a commencé immédiatement après le discours royal d’Ajdir et la création de l’Institut royal de la culture amazighe, ajoutant que les cours de la langue amazighe ont été inclus dans les programmes du primaire depuis la rentrée scolaire 2003.

Il a ajouté que, dans le cadre de la formation continue et en coopération avec l’Institut royal de la culture amazighe, le ministère a assuré la formation d’environ 9000 cadres éducatifs et élaboré les manuels et les guides couvrant les six années du cursus du primaire, ajoutant qu’environ un demi million d’élèves bénéficient annuellement des cours de langue amazighe.

Le ministre a noté que l’obstacle le plus important devant la généralisation horizontale et verticale de l’enseignement de la langue amazighe réside dans le manque de ressources humaines stables, ajoutant qu’immédiatement après l’approbation de la loi organique définissant les grandes orientations, notamment l’adoption du tifinagh dans l’écriture et la lecture de la langue amazighe, les services du ministère ont préparé un plan décennal qui intègre les obligations du secteur et les délais fixés pour leur exécution.

M. Amzazi a expliqué que les lignes directrices de base pour le plan décennal 2021-2030 et le programme de travail transitoire 2021-2023 s’articulent autour de trois axes principaux, à savoir la méthodologie d’enseignement, la formation des enseignants et des encadrants, et l’évaluation et examens, outre un axe interdisciplinaire relatif à la création de structures d’encadrement, de suivi et d’accompagnement.

La Commission ministérielle permanente a approuvé, lors de sa première réunion, le plan gouvernemental intégré visant la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe, en tenant compte des observations et des recommandations des membres de ladite commission.

Il a également convenu de créer quatre commissions thématiques spécialisées, à savoir la commission de suivi, la commission des questions juridiques, la commission des affaires administratives et financières et la commission du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

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