Plaidoyer en faveur d’une stratégie régionale à Marrakech-Safi

Préservation des zones humides

Les participants à un webinaire organisé récemment, autour du thème « Les zones humides du Haut Atlas et le Parc National du Toubkal : Quelles perspectives pour leur préservation et leur développement ? », ont plaidé en faveur de la mise en place d’une stratégie régionale pour la promotion et la préservation de ces zones au niveau de Marrakech-Safi, et le Haut Atlas en particulier.

Les intervenants à cette rencontre initiée à l’occasion de la Journée internationale des zones humides, ont relevé que ces zones font face à plusieurs problématiques, dont une multitude d’intervenants, un déficit en matière de valorisation du produit local, l’absence d’une implication efficace et effective du tissu associatif dans la préservation durable de ces espaces, outre une faible communication en la matière.

Intervenant à cette occasion, la cheffe du service du partenariat pour la préservation des ressources naturelles et leur valorisation au sein de la Direction régionale des eaux et forêts et de la lutte contre la désertification du Haut Atlas, Karima Kanouni, a mis en relief l’attention particulière accordée à ces zones humides, qui occupent la 2è position en termes de diversité biologique derrière les forêts tropicales, relevant que ces zones font face à plusieurs contraintes au niveau de la région Marrakech-Safi, en raison notamment du climat semi-aride et de l’impact des changements climatiques.

Par la même occasion, elle a appelé les parties prenantes à l’harmonisation des visions pour la mise en place d’une stratégie unifiée entre tous les intervenants.

De son côté, le chef du service de la gestion environnementale à la Direction régionale de l’environnement et du développement durable de Marrakech-Safi, Karam Amzil, a mis l’accent sur la diversité biologique des zones humides ainsi que sur le rôle que jouent ces zones d’un point de vue scientifique, environnemental, social, économique et touristique et en tant que réservoirs d’eau potable et d’irrigation.

Il a de même, passé en revue certaines menaces directes que connaissent ces zones, telles que l’élevage intensif, la surpêche et la chasse illégale et la surexploitation des ressources naturelles d’où, a-t-il rappelé, l’attention particulière accordée à ces zones, par la Direction dans le cadre de la Stratégie nationale du développement durable.  Dans la foulée, il insisté sur la nécessité d’oeuvrer pour une convergence des politiques de tous les intervenants, étant donné que l’objectif ultime demeure la préservation de l’environnement et des zones humides et leur biodiversité.

Le coordinateur régional de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD) de Marrakech-Safi, Mohamed Al Ifriqui, a souligné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des partenariats stratégiques liant ladite Alliance, plusieurs parties institutionnelles et les acteurs de la société civile, faisant savoir que l’AMCDD a répertorié plusieurs zones humides dans la région, qui représentent un réservoir de la biodiversité mais, qui ne sont pas inscrites dans la liste de la convention RAMSAR.

Tout en rappelant que les zones humides de la région Marrakech-Safi classées RAMSAR ne dépassent pas 06 zones, il a relevé que l’AMCDD a procédé au lancement d’une opération d’inventaire des zones humides dans chaque province relevant de la région, avec la participation des acteurs locaux et l’Université Cadi Ayyad.  Et de conclure que 25 zones humides ont été répertoriées jusqu’à présent dans le cadre de cette opération.

Pour sa part, Lahcen Maâtik, membre de la coordination régionale de l’AMCDD et acteur associatif à Al Haouz, a mis l’accent sur les aspects socio-économiques liés aux zones humides en tant que centres de plusieurs activités économiques et solidaires pour les coopératives, appelant à promouvoir ces activités sans porter atteinte à la biodiversité de ces zones.
Maâtik s’est dit aussi en faveur de l’association des populations et des acteurs associatifs à l’effort de préservation de ces zones, et de la création d’une dynamique au sein de ces espaces via, le développement de la communication entre tous les intervenants, mettant l’accent sur la nécessité de promouvoir le tourisme local, valoriser les produits de terroir et encourager les métiers verts dans ces zones, étant donné qu’elles sont devenues un réceptacle de plusieurs missions scientifiques aux niveaux national et international.

Initiée par la Coordination Régionale de l’AMCDD de Marrakech-Safi, la Direction Régionale des eaux et forêts et de la lutte contre la désertification du Haut Atlas, en partenariat avec la Direction Régionale de l’environnement de Marrakech-Safi, le Musée d’Histoire naturelle de la cité ocre et le Parc national du Toubkal, cette rencontre virtuelle a connu la participation de 36 intervenants, dont des acteurs opérant dans le domaine environnemental, des enseignants, des étudiants, outre des responsables institutionnels.

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